J'ai lu ce livre tout de suite après "Rien ne s'oppose à la nuit" dans lequel Delphine de Vigan parle avant tout de sa mère et donc très peu de la période où elle a elle-même souffert d'anorexie. Cette période, elle en avait déjà parlé dans ce court roman "Jours sans faim", qui est aussi son premier roman publié. Elle a choisi d'en parler à la 3eme personne, choisissant le personnage de Laure pour raconter avant tout comment elle a pu, une fois hospitalisée, remonter la pente vertigineuse qu'elle avait dévalée et retrouver (enfin presque, je ne veux rien dévoiler) le poids requis pour être autorisée à quitter l’hôpital et rentrer chez elle. Le ton est sobre, presque clinique, mais non dénué d'humour. Même si ce roman n'a pas la force de "Rien ne s'oppose à la nuit" il reste un témoignage fort sur cette terrible maladie.

Pour ceux que l'anorexie interpelle, je signale le livre de Barbara Leblanc "Anorexie, 10 ans de chaos" qui est sans doute un témoignage plus précis sur ce que vivent et ressentent les anorexiques, ainsi que quelques pistes (forcément subjectives) sur les causes de la maladie et une réflexion sur les 2 grandes théories qui s'affrontent en matière de traitement : isoler l'anorexique de sa famille ou, au contraire intégrer la famille dans le processus de soin. La première méthode a très longtemps prévalu en France et la seconde, qui a la faveur de l'auteur, est peu à peu en train de montrer son efficacité.

Un autre ouvrage abordant ce thème est "Légère comme un papillon" de Michela Marzano dans lequel l'anorexie n'est qu'un aspect, finalement assez secondaire, de ce que l'auteur nous raconte de sa vie. Mais ce livre volontairement décousu et impressionniste, (surtout au regard du livre très "carré" de Barbara Leblanc) contient lui aussi des indications pour tenter de mieux comprendre cette maladie.

Que dire après cette lecture? Et bien que cette maladie, l'anorexie, est bien loin d'être facile à combattre et à battre d'une part. Ce roman est bouleversant par la spontanéité du récit qui s'en dégage. On peut passer à côté ou être ému, c'est mon cas, par la souffrance psychologique et physique de Laure. Laure au passé difficile, au père alcoolique, à la mère suicidaire, et à Louise, sa petite sœur qu'elle aime plus que tout. Louise, dont elle a le sentiment de l'avoir purement et simplement abandonner... Bref j'ai bien aimé ce roman, concis, bref, sans artifices.

C'est le tout premier roman de Delphine de Vigan (publié en 2001 sous pseudonyme), et je l'ai adoré ! Il est assez court, à peine plus de 100 pages, et je l'ai dévoré en une journée. Mais je l'ai trouvé dense et compact comme un poing serré. L'écriture est toute simple et extrêmement pudique, toute en intériorité, mais l'émotion sourd quand même de toutes parts. On y ressent à la fois une grande force et une terrible fragilité. J'ai eu un véritable coup de cœur pour ce roman !
C'est l'histoire de Laure qui cherche à contrôler sa vie et qui s'affame. Laure est anorexique. Mais grâce à la rencontre avec un médecin qui saura l'aider, elle va trouver le chemin vers la guérison. En voici quelques lignes ...

"C'était quelque chose en dehors d'elle qu'elle ne savait pas nommer. Une énergie silencieuse qui l'aveuglait et régissait ses journées. Une forme de défonce aussi, de destruction. [...] Et puis le froid est entré en elle, inimaginable. Ce froid qui lui disait qu'elle était arrivée au bout et qu'il fallait choisir entre vivre ou mourir."

Un livre bien trop court pour se sentir complètement emporté.

L'anorexie y est traitée d'un point de vue médical, les raisons de la maladie sont à peine évoquées (on les déduits si on a lu "rien ne s'oppose à la nuit" du même auteur).

On assiste au cheminement possible jusqu'à la guérison de Laure, jeune anorexique, hospitalisée d'urgence après avoir atteint le poids minimum critique.

Je reste assez mitigée par rapport à cette lecture.

Si c'est la première fois que vous lisez De Vigan, ne commencez pas par celui-ci !

C'est son premier et pour moi, le moins abouti.

Après avoir lu, Rien ne s'oppose à la nuit, j'avais très envie de lire son premier livre (paru sous un pseudo). Chuinté dans le roman dédié à sa mère, la période de son anorexie est ici livré au lecteur de Jours sans faim.
Témoignage poignant de ces trois mois d'hôpital, à lutter contre elle même, à gagner gramme par gramme.
Elle raconte Laure à la troisième personne, comme pour affirmer sa victoire contre l'autre elle même qui la poussait à se faire disparaitre.
Un très beau témoignage qui offre un éclairage sur le pourquoi du comment de cette maladie...