Travail littéraire de transcription d'une mémoire et de la difficulté de témoigner de l'expérience du camp de concentration de Buchenwald. Nécessaire.

Cf. note de lecture sur mon blog.

A sept ans, il avait décidé qu'il serait écrivain. A son retour de Buchenwald, il a donc voulu écrire la terrible expérience qu'il venait de vivre pendant 18 mois. Mais il ne souhaitait pas que ce soit un témoignage, un simple catalogue d'horreurs. Longtemps, ses tentatives n'ont pas abouti Se replonger " dans l'expérience de la mort" était trop lourd d'angoisse et risquait de le mener au suicide. Il a choisi la vie, l'oubli.
C'est seulement 17 ans plus tard que les premières pages du livre ont jailli presque spontanément. Ce livre, c'est le récit de son retour à la vie, une autobiographie vagabonde avec de constants va- et- vient temporels, des digressions; on s'y perd un peu. Les livres y tiennent une grande place et surtout la poésie. C'est un document très vivant, très original, qui force le respect et qu'on n'oublie pas.

On a là un roman, est-ce vraiment le bon terme, traitant de la déportation d'une façon différente de ce qu'on voit d'habitude. On a droit à quelques anecdotes de la vie dans le camps de Buchenwald, mais l'auteur nous offre surtout au fil du livre sa réflexion liée à ce récit, même entre-liée pourrait-on dire. C'est là que les choses sont vraiment intéressantes, et c'est cette prise de recul et ce lien entre les événements, le vécu et ce que cela peut évoquer intellectuellement à l'auteur qui va être délicieux.
L'auteur va ainsi nous faire découvrir la vie littéraire de l'époque, et nous allons parcourir avec lui des parties de sa vie. L'alternance entre les récits de moments de vie et les réflexions personnelles aide à rendre le tout agréable et entraînant.