Une immense fortune provenant de la Begum est partagée entre deux hommes, l'un Français, l'autre Allemand, qui vont pouvoir bâtir chacun sa cité en se basant sur leur propre conception : l'une basée sur l'hygiène et l'harmonie et l'autre sur le charbon et l'acier.
Un livre profondément marqué par la défaite de 1870 où le héros alsacien fera le lien entre les deux cités.

Quand j'étais enfant, le titre de ce livre que j'avais vu dans la chambre d'un de mes copains me faisait rêver. J'imaginais des palais d'Orient, des tigres et des éléphants ... Le décor est en fait assez différent puisqu'on est ici au cœur des utopies industrielles, militaristes et (très vaguement) socialistes du style phalanstère de Fourier. Ce qui est vraiment intéressant dans ce livre c'est aussi la préfiguration de la montée du nazisme au travers de la description de la Cité de l'Acier (Stahlstadt) et son leader le Dr Schultze a tout d'un Führer, jusque dans sa disparition.... Bref ce n'était pas les fastes de l'Orient dont j'avais rêvé enfant mais je ne regrette pas d'avoir enfin lu ce livre. Anectode : on y croise un Octave, élève centralien ...

Un énorme héritage est partagé entre un médecin français et un chimiste allemand.
Le français décide de construire une ville idéale, cité jardin communautaire qu'on dirait sortie de l'atelier de Le Corbusier.
L'allemand, fervent défenseur de la supériorité de la race saxonne sur la latine voue à cette dernière une haine obsessionnelle et décide de contrer par tout moyen le projet du français.
Les deux ennemis idéologiques partent tous les deux s'installer aux Etats-Unis pour construire, à quelques kilomètres l'une de l'autre, qui une cité jardin modèle, qui un complexe sidérurgique modèle qui fournit des canons au monde entier.
Menace, attaque, esquive, escarmouche et happy end. Un roman prémonitoire et l'occasion pour l'auteur d'évoquer la condition ouvrière au XIX°siècle ainsi que les théories des urbanistes de l'époque.
Un grand moment.