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2 livres correspondent à cette oeuvre.

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Notation moyenne de ce livre : (2 livres correspondant à cette oeuvre ont été notés)

Mots-clés associés à cette oeuvre : detective prive, filles perdues, irlande, polar, religion

[Le martyre des Magdalènes | Ken Bruen]
Auteur    Message
Max




Inscrit le: 10 Aoû 2006
Messages: 403

Posté: Mer 25 Jan 2012 14:28
MessageSujet du message: [Le martyre des Magdalènes | Ken Bruen]
Commentaires : 0 >>

Depuis Delirium tremens Jack Taylor, ex-flic viré pour abus en tous genres reconverti en privé, n'a pas dessoûlé. Il écluse les pintes de Guinness au comptoir de son pub préféré tout en s'interrogeant sur le sens de sa vie : qui suis-je ? Où vais-je ? ... Il faut dire que pour lui, la vie, c'est dur. Plus de famille, peu d'amis, et des affaires plutôt foireuses. Car Taylor a le chic pour exhumer des crimes crapoteux. Le voilà sommé par un caïd local de retrouver "l'ange des Magdalènes", la femme qui aurait aidé sa mère à fuir le couvent des Magdalènes. Ce couvent de la très catholique Irlande accueillait dans les années 1960 des filles-mères reniées par leurs familles et leur faisait laver leurs péchés en nettoyant les sols et en travaillant comme blanchisseuses. Sévices compris.

Narquois et raffiné, Ken Bruen prend un malin plaisir à tordre toute intrigue classique. La narration est décousue, entrecoupée des délires éthyliques et euphoriques de Jack, et l'enquête tourne court, se résolvant quasiment sans l'intervention de Jack. Mais l'enquête en soi n'est pas le principal. Le principal, c'est Jack. Et le lecteur est happé dans les affres de Galway (ville irlandaise où se croisent dealers et touristes) et les tourments de Jack : insomnie, solitude, dépression, alcool, drogues, excès, tentative de rédemption, échec. Si ce n'est pas du désespoir, ça y ressemble... « Le mot irlandais qui correspond à la tristesse est "bronach". Mais il signifie tellement plus. Il est voisin de la désolation, et mon cœur en était transpercé. »

le cri du lézard
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[Le martyre des Magdalènes : Une enquête de Jack Taylor ...]
Auteur    Message
Eireann Yvon



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 29 Jan 2008
Messages: 28
Localisation: Lorient (Bretagne)

Posté: Jeu 31 Jan 2008 17:29
MessageSujet du message: [Le martyre des Magdalènes : Une enquête de Jack Taylor ...]
Commentaires : 0 >>

Au nom du père et du fric!
Troisième roman de Ken Bruen avec Jack Taylor comme personnage (on ne peut pas dire héros!) récurrent.
Un mot d'explication sur "les Maisons des Magdalènes", abomination légale chargée de purifier les filles mères ou toutes autres pécheresses, dans la très catholique Irlande. Le principal travail de ces jeunes filles était la lessive, l'église se faisant rétribuer pour ce service (mais sévices pour d'autres). La dernière de ces maisons a fermé dans les années 1990.
Une jeune fille frotte le sol, elle pense à son bébé qu'elle a dû abandonner ; arrive une nonne qui, mécontente de son travail, lui cingle le visage de son rosaire, une, deux, trois fois. Ce dernier coup sera mortel. Nous sommes dans une "Magdalene House".
Jack a une dette envers un caïd de Galway, Bill Cassell, il ne peut pas refuser la mission que lui propose ce dernier : retrouver une certaine Rita Monroe qui aida sa mère à s'enfuir de cette institution peu charitable.
Un ex-collègue Brendan et une amie lui donnent l'adresse de celle-ci. Après l'avoir vu, il garde l'information pour lui et accepte un second travail. Un homme pense que sa belle soeur a tué son mari et laisse un acompte plus que confortable.
Bredan Flood, policier qu'il appréciait, se suicide. Cette enquête sur ces institutions religieuses dérange donc tant de monde? Le fait que la tante du surintendant ait été religieuse dans cet ordre cache-t-il autre chose? Ces deux étudiants tués à quelques jours d'intervalle ont-ils un lien avec cette affaire. Une jeune policière, nièce de Brendan, l'aidera pour résoudre ce qui ne semblait être qu'une banale recherche.
Parfois, entre deux chapitres, le calvaire de certaines jeunes filles ayant vécu chez "Les Magdalens Sisters" nous est conté froidement, pour ne pas oublier.
Jack Taylor, toujours poursuivi par ses démons et un alcoolisme dévastateur, semble avoir arrêté la cocaïne, ce qui en soit est un réel progrès. Mais parfois les amphétamines prennent le relais. Sa solitude devient chronique, ses amis le quittent l'un après l'autre et ses périodes de sevrage se terminent en général en beuveries monstres. Il regrette son père et déteste toujours sa mère, seule la littérature encore et toujours lui permet de tenir le coup. Et pour tenir le coup dans ce roman, Jack doit vraiment prendre sur lui, aidé par quelques drogues pharmaceutiques, il viendra à bout de cette enquête. Mais quelques morts resteront sur le bord du chemin.
Une écriture un peu plus apaisée que d'habitude et une histoire policière qui dans ce livre est plus étoffée.
Comme dans chacun de ses romans, Bruen nous parle des écrivains qui ont marqué sa vie, ici en particulier, il rend un hommage à Robin Cook.
En passant, il me rappelle que je n'ai pas encore lu "1980" de David Peace qui est dans un coin de ma bibliothèque.
On peut voir l'excellent film de Peter Mullan "The Magdalene Sisters", Lion d'or au festival de Venise 2002 et le reportage de France 3 "Les Blanchisseuses de Magdalen".
Le reportage figure sur le DVD.
Extraits :
- Vaut mieux oublier. C'était comme un camp de concentration. Elles étaient pires que des nazis.
- Les conditions de vie étaient atroces et les jeunes filles soumises à d'épouvantables traitements.
- Qui ose prétendre que l'âge d'or du clergé est révolu?
- Elle parlait anglais comme tous ceux et celles qui ont été élevés dans le Gaeltacht*. C'est leur seconde langue. Elle ne coulait jamais avec une fluidité parfaite.
- Oh, bordel, une tombe supplémentaire qui venait s'ajouter à la longue liste des gens que j'avais si gravement négligés.
- Je levais le pistolet, tirais à deux reprises derrière son genou droit. Le traitement de faveur, style Belfast.
- Le mot irlandais qui correspond à la tristesse est "bronach". Mais il signifie tellement plus. Il est voisin de la désolation, et mon coeur en était transpercé.
- Je vous ai dit que je m'appelle Ni Iomaire. La forme anglicisée, on ne l'utilise pas.
Éditions : Série noire/Gallimard.
Titre original: The Magdalen martyrs.
*Ensemble des régions d'Irlande d'expression gaélique.
http://eireann561.canalblog.com/
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