En 2222, la Guerre Olympique en est à sa douzième édition. Les deux blocs antagonistes mondiaux, les ROUGE et les BLANC, se sont mis d'accord pour conclure la paix mondiale et permettre à des champions de s'affronter tous les deux ans au cours d'épreuves "sportives" où tous les coups sont permis, même celui de tuer ses adversaires pour les empêcher de marquer des points.
A la fin de chaque épreuve un pourcentage de gens condamnés tirés au sort dans le camp du vaincu meurent, une capsule explosant dans leur tête. Ces condamnés peuvent être coupables de crimes de droits communs ou de subversions politiques, mais aussi être des condamnés-innocents, coupables de ne pas avoir empêché un de leur proche de dévié.
Un livre glacial, aux scènes de combats aussi violentes que la souffrance psychologiques des condamnés attendant la fin de chaque épreuve.

Une dictature mondiale qui se donne des airs de démocratie. Deux camps pour réunir les pays : les blancs soi-disant démocrates et les rouges soi-disant communistes. Le sport érigé en culte. Les maladies éradiquées par les progrès de la science. Une Terre surpeuplée. Un ordinateur et une armée de bureaucrates qui calculent avec précision le nombre de morts qu'il faudrait pour réguler la population. Un remède : remettre au jour les jeux du cirque : des gladiateurs se défient au cours de sanglantes épreuves. A chaque victoire d'une équipe, une partie de la population du perdant est exécutée.

Dans un futur proche qui fait fortement penser à Bordage (Wang, l'ange de l'apocalypse) on suit quatre protagonistes : un héros du camp des blancs, un condamné de chaque camp, la fiancée du héros soupçonnée d'être une tueuse à la solde des rouges.
Le livre s'ouvre sur une victoire du héros, il se termine avec la fin des jeux. Tout ce qu'il y avait à dire sur le sujet est dit et à la fin, rien ne change.
C'est bien écrit, bien construit, bien violent (les épreuves de finale sont une véritable boucherie où tous les coups sont permis).
Seul petit reproche : l'auteur a été contraint par la taille du livre et certaines histoires secondaires sont un peu bâclées...pas rédhibitoire, mais un peu dommage.
Mais après Wul et Bordage, j'ai désormais un troisième auteur de SF hexagonale à découvrir (et vu qu'il est crédité d'une centaine de titres, on a de la marge !).

Les chiffres officiels annonçaient pour la GUERRE OLYMPIQUE : 7 307 419 condamnés recensés pour le camp BLANC. 6 201 003 condamnés recensés pour le camp ROUGE. Au terme des finales de toutes les compétitions, en première partie du conflit, avant le Grand Parcours des Héros, les victimes du camp BLANC étaient au nombre de 3 110 010. Les victimes du camp ROUGE étaient au nombre de 1 567 000. Le chiffre global des victimes était de 4 677 010. Restaient 3 197 409 condamnés en vie pour le camp BLANC. Restaient 4 634 003 condamnés en vie pour le camp ROUGE. Si les rouges sortaient vainqueurs à l'arrivée du Grand Parcours des Héros, le total des victimes de la GUERRE s'élèverait à 7 874 419. En cas de victoire des BLANCS, le total des victimes s'élèverait à 9 311 013. Les ordinateurs de la démographie avaient prévu et recommandé un chiffre idéal de victimes de l'ordre de 10 000 000.

Dans le futur, les conflits entre pays se résoudront par des jeux olympiques. Juste un peu plus hardcore que nos jeux olympiques actuels.

"Panem et Circenses" résume assez bien ce livre, quand les jeux, le sport en général canalisent les appétits guerriers des humains. C'est quelque chose qui me dépasse et qui est pourtant bien un fait. Ici c'est bien sûr poussé à l'extrême, vu également du point de vue des victimes du système. ça a un côté terriblement réaliste, donc dérangeant, mais donc aussi terriblement prenant. Voilà pour le fond.
La forme, bon ben c'est pas du grand livre, hein.

Un futur proche où les pays ont décidé d'arrêter les guerres, de canaliser les antagonismes des peuples à travers le sport (n'est-ce pas déjà un peu le cas...) et la "guerre olympique" qui sert aussi de régulateur démographique : pour éviter la surpopulation, les perdants exécutent des millions de leurs détenus. On suit le périple d'un des Héros sportifs du camp blanc, l'autre étant le camp rouge socialo-communiste (ce livre date de la guerre froide...) ainsi que l'attente terrifiée de prisonniers des deux camps qui ont une puce implantée dans le cerveau et déclenchant aléatoirement la mort à chaque défaite. Est-ce vraiment la paix et le bonheur sur Terre ?
Très intéressant roman d'anticipation ou dystopie, il se rapproche beaucoup de Wang de Pierre Bordage.