Le premier mot qui me vient à la bouche pour qualifier cet essai c’est long. Trop long. Autant l’auteur aurait probablement maintenu mon intérêt éveillé sur 200 pages, autant mon intérêt s’est émoussé sur 450 pages.

Il y a plusieurs pistes et idées intéressantes. En effet, je veux bien croire que ce n’est pas un hasard si les contes, d’origine si ancienne et transmis de génération en génération, continuent de plaire aux enfants de nos jours. Et je pense aussi qu’il est bon de leur lire et de leur raconter, sans les édulcorer.

Mais par ailleurs, ma formation scientifique fait que je reste sceptique au sujet de nombreuses des explications (assénées sans la moindre preuve). Certes, elles sont rigolotes et tiennent la route, mais qu’est-ce qui permet à l’auteur d’affirmer leur véracité? Où sont les contrôles positifs et négatifs? Les analyses statistiques? Les essais placebo double aveugle? Bref, pour moi cet essai présente de séduisantes hypothèses, mais de là à me convaincre qu’elles sont valides, il y a un pas à franchir.

Livre très dense, pour lequel je ne peux pas assurer d'avoir compris la profondeur de toutes les analyses (certaines me paraissent vraiment tirées par les cheveux!). Il reste quand même des explications très intéressantes, sur les contes de notre enfance et sur ce qu'ils véhiculent comme idées. Ce que je retiens principalement du livre: il il ne faut pas édulcolorer les histoires racontées aux tout-petits, c'est ça qui les aide à grandir. Le décriptage du Petit Chaperon Rouge, de Blanche-Neige et de Cendrillon estégalement une vraie découverte.
En résumé: c'est un pavé, difficile à lire, mais certains passages valent vraiment le détour.

extrait de l'introduction: "l'objectif relativement restreint de cette étude [...] est de montrer comment les contes de fées aident les enfants à régler les problèmes psychologiques de la croissance et à intégrer leur personnalité."

c'est très didactique, et pas inintéressant, mais je trouve que ça rabache un peu trop. Pour être très claire, et très honnête, c'est le premier ouvrage de psychologie que je lis, alors peut-être qu'ils sont tous comme ça, et peut-être (sans doute) aussi que je manque d'un bagage initial indispensable pour tout comprendre, mais j'ai trouvé que souvent les idées tombent un peu de nulle part, de façon assez dogmatique.
Parfois, oui, je m'y reconnais, les idées avancées me parlent, parlent même parfois à mes souvenirs d'enfance, mais d'autres fois, je trouve que les idées sont un peu tirées par les cheveux, que d'autres explications auraient pu être trouvées aux situations rencontrées dans les contes, voire qu'il n'y avait pas forcément d'explication particulière à fournir : l'auteur "dépouille" certains contes, il en montre et explique toutes les images, tous les symboles qui s'y trouvent, et considère que tout ça peut être interprété inconsciemment par l'enfant et lui fournir matière à réfléchir, à comprendre ses dilemmes, et au final, à grandir. Soit. Mais je trouve que la recherche d'images va un peu trop loin, et puis la compréhension inconsciente par l'enfant ne me paraît pas du tout évidente.

J'ai l'air d'être très négative, là, mais en fait sur le principe je suis assez d'accord avec ce qu'il dit, en substance: le conte de fées nourrit l'imaginaire de l'enfant, il lui fournit un support à son imagination, et guide en quelque sorte ses démons, ses angoisses. C'est juste qu'aller chercher plus dans le détail me laisse parfois un peu dubitative...