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Les notes de lectures recherchées

16 livres correspondent à cette oeuvre.

Il y a actuellement 5 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).

Notation moyenne de ce livre : (9 livres correspondant à cette oeuvre ont été notés)

Mots-clés associés à cette oeuvre : conversation, critique, critique litteraire, culture, essai, humour, intertextualite, lecteur, lecture, litterature, livre, non-lecture, voyage

[Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ? | Pi...]
Auteur    Message
mamoune



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 24 Sep 2005
Messages: 2135
Localisation: Ste Foy les Lyon (69)

Posté: Mar 24 Sep 2024 15:48
MessageSujet du message: [Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ? | Pi...]
Commentaires : 1 >>

Une lecture intéressente, j'ai été très à l'aise pour "sauter" les parties qui m'ont moins parlé ou passionné, puisque Pierre Bayard évoque cette façon de lire ou de ne pas lire un livre.
J'ai bien aimé les chapitres où l'auteur nous cite des exemples d'autres livres , notamment ceux que j'avais déjà lu ou alors que je connaissais pour en avoir entendu parlé sans les avoir lu justement.
Je suis plutôt à l'aise avec la lecture , je lis ce qui me vient entre les mains, le livre c'est toujours une rencontre! j'arrête un livre lorsqu'il ne me plait pas! et enfin j'aime bien discuter de mes lectures avec mon conjoint ou mes amis, c'est un plaisir et surement pas une "performance intellectuelle" !
La seule chose que je m'oblige à faire, après lecture, c'est une note de lecture ;-)
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[Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ? | Pi...]
Auteur    Message
apo



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 23 Aoû 2007
Messages: 1965
Localisation: Ile-de-France

Posté: Sam 08 Juin 2013 21:47
MessageSujet du message: [Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ? | Pi...]
Commentaires : 0 >>

Grand merci à C-Maupin, à Andras, à quelques autres agoriens qui ont participé au débat sur cet ouvrage il y a quelques années, et à l'Agora en général]

Si je m'en étais tenu à la suggestion contenue dans l'essai, je me serais inventé ce livre sous forme de pamphlet humoristique érudit, genre Paul Watzlawick ou Georges Picard, dont je raffole d'ailleurs, jouant de l'art subtil du paradoxe, maniant avec doigté l'hyperbole et l'antiphrase... Et c'eût été un autre livre.
Ma dernière lecture d'Eco - qui ne cite pas Bayard, dont cet essai est postérieur - pas plus que le souvenir presque opaque du célèbre ouvrage d'Alberto Manguel (devrais-je déjà le compter parmi mes livres oubliés, suivant une autre préconisation dudit Bayard ?) n'ont suffi à faire germer en moi le soupçon qu'il pourrait avoir esquissé, comme il l'a fait, une très cohérente et probante théorie de la lecture - de la réception, de l'interprétation, de la critique des textes littéraires.
En effet, au-delà de l'apparente facétie des différents types de non-lecture et de leur supériorité vis-à-vis de la lecture, eu égard au critère de la créativité inhérente au discours autour des livres, sont introduits de manière presque liminaire des concepts extrêmement importants : la distinction entre "livre-fantôme" (objet du discours), "livre-écran" (renvoi psychanalytique), "livre-intérieur" (en relation avec la question de la mémoire) d'une part, et leurs correspondants se déclinant en "bibliothèque virtuelle", "bibliothèque collective" et "bibliothèque intérieure" d'autre part.
Il est également clair dès les premières pages que la théorie de la lecture proposée se fonde aussi sur le concept d'intertextualité - issu du structuralisme et de la sémiotique - en relation avec la culture conçue comme un système de références dans laquelle la "vue d'ensemble" prime sur l'oeuvre particulière et spécifique ; il s'agit là d'une théorie largement acceptée de nos jours, mais quand même historique [elle n'est jamais expressément évoquée]...
Encore, au-delà de l'aspect utilement pédagogique de la démarche de l'auteur, qui se réclame sans cesse de la désacralisation de la lecture voire du texte idolâtré comme élément inchangeable par les lecteurs, et donc de la déculpabilisation de (certaines formes quand même particulières de...) la non-lecture, allant jusqu'à recommander une durée de six minutes à consacrer opportunément à chaque livre - au-delà desquelles on se laisserait trop influencer, l'on décèle une solide approche psychanalytique dans le rapport entre le savoir (les livres) et la genèse archaïque des sentiments de honte ainsi que l'image de soi :
"Et comme les mots, les livres, en nous représentant, déforment ce que nous sommes. Nous ne pouvons en effet coïncider complètement avec l'image qu'ils donnent de nous, image partielle, idéale ou dévalorisante, derrière laquelle nos particularités s'évanouissent. [...]
En parlant des livres, c'est donc bien plus que des éléments étrangers de la culture que nous échangeons, ce sont des parties de nous-mêmes qui nous servent, dans les situations angoissantes de menace narcissique, à assurer notre cohérence intérieure. Derrière le sentiment de honte, notre identité même est menacée par ces échanges, d'où la nécessité que cet espace virtuel de notre mise en scène demeure marqué par l'ambiguïté." (118-119)

Ce qui est formidable dans cet essai, c'est que malgré ces contenus et leur solidité conceptuelle qui font la force de persuasion et la limpidité de la structure, la prose est toujours très accessible, légère même ; chaque chapitre est introduit (et chaque concept illustré) non par quelque discours abstrait et hermétique mais par un texte littéraire (Musil, Valéry, Eco, Montaigne, Graham Greene, Shakespeare, Pierre Siniac, David Lodge, Balzac, Sôseki, Oscar Wilde) et l'on peut très bien se limiter à un niveau de lecture ludique de ces textes qui met joyeusement en scène les paradoxes de la non-lecture (parmi lesquels le plus flagrant : Bayard cite très minutieusement des textes tirés de livres qu'il qualifie toujours de "LP - livre parcouru" ou "LE - livre évoqué", parfois "LO - livre oublié"). Si c'est ainsi qu'il parcourt ses textes, et s'il le fait en 6 minutes, je veux bien apprendre à non-lire comme lui...
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[Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ? | Pi...]
Auteur    Message
C-Maupin



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 06 Mai 2006
Messages: 1917

Posté: Lun 05 Fév 2007 16:22
MessageSujet du message: [Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ? | Pi...]
Commentaires : 0 >>

Un livre intéressant, mais qui ne parle pas de ma forme de lecture préférée : la lecture-plaisir où on lit un livre entièrement pour en goûter tous les instants, tous les détails, même si on sait qu'on en oubliera la majeure partie .

J'ai trouvé beaucoup d'analogies avec le texte de Marcel Proust "sur la lecture" (je vous rassure : ce dernier texte je ne l'ai pas lu et il n'est pas dans ma bibliothèque. Mais je l'ai écouté, lu par André Dussollier- j'en profite pour recommander ce CD à ceux qui ont du mal avec le style de Proust : sa prose devient d'une fluidité inégalable dans la bouche d'André Dussollier).
Par exemple Proust signale que la fin d'un livre représente une fin pour son auteur mais ne doit être que le point de départ des réflexions du lecteur, il rappelle que la lecture peut conduire à la stérilité intellectuelle et la préeminence de la création. Enfin, à propos des lecture enfantines, il signale comme elles sont chargées, plus que de la valeur du livre, de la puissance évocatrice de nos souvenirs et des circonstances où elles ont été faites.
Toutes idées qu'il m'a semblé retrouver chez Pierre Bayard.

Une autre idée très intéressante est que "l'intérieur d'un livre est son extérieur", c'est à dire qu'on en sait plus sur un livre par la place qu'il occupe au milieu des autres livres que par son contenu. Cela m'a rappelé une lecture que j'ai faite il y a longtemps , celle d'un recueil de contes chinois "spectacles curieux d'hier et d'aujourd"hui". C'est une compilation de contes anciens, faite je crois au dix-huitième siècle par un lettré chinois, et les notes montrent comment, le compilateur a modifié le message des différents contes en les agençant de manière différente.

En tout état de cause, même si je ne me sens pas vraiment un des destinataires de ce livre, je l'ai lu avec plaisir, il a trouvé en moi de nombreux échos, et surtout me pousse à approfondir ma réflexion.
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[Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ? | Pi...]
Auteur    Message
mapiou



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 18 Jan 2007
Messages: 90
Localisation: Sceaux

Posté: Jeu 25 Jan 2007 14:26
MessageSujet du message: [Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ? | Pi...]
Commentaires : 3 >>

je trouvais que cela aurait été classe de parler de ce livre sans l'avoir lu, et cela aurait plu à l'auteur, mais je n'ai pu résister et n'en ai fait qu'une bouchée. Comment puis-je donc en parler aujourd'hui ? Je veux dire, suis-je la bonne personne ?
Ce livre parle de la non-lecture, de la culpabilité que l'on peut ressentir à ne pas avoir lu certains livres incontournables alors que l'on est sensé être "cultivé", et à toutes les situations maladroites qui s'ensuivent quand on est face à une personne qui attend de nous un disours sur un livre que l'on n'a pas lu.

Pierre Bayard explique qu'il est un véritable enjeu culturel à parler des livres que l'on n'a pas lus, d'avoir une vue d'ensemble des livres, de savoir les situer les uns par rapport aux autres et que cette connaissance n'est pas de la non-lecture.
Après tout, on sait vite quelque chose d'un livre que l'on n'a pas lu (la presse, le bouche à oreille, le feuilletage., l'éditeur, la collection, l'auteur..).
De plus, on se vante parfois d'avoir lu tels classiques, mais si on devait en parler, on serait bien gênés, car qui se souvient suffisamment de ses lectures passées pour en parler encore ?
Alors des livres que l'on a lus sont aussi en quelque sorte des livres qu'au final on n'a pas lus... il faut bien le reconnaître.

Ce qui me semble intéressant dans ce texte qui tourne dans le para-littéraire, c'est qu'en effet, la lecture est faite de phantasmes (on rêve les livres), de complexes issus de l'enfance (complexe culturel) et que parler de livres, c'est parler au fond de soi. On lirait ce que l'on a envie d'être, de combler, on parle des livres comme de ce que l'on a envie de protéger en soi, de dire de soi.

Ensuite, il est intéressant de se débarrasser de la culpabilité et d'assumer haut et fort que oui on n'a pas lu Proust, Joyce ou Homère. Dans le domaine de la lecture plaisir, a-t'on des comptes à rendre aux autres (ou à soi) ?

Moi personnellement, à 2 ou 3 exceptions près où j'ai dû parler trop vite !, je veux bien parler des livres que je n'ai pas lus, en disant que je ne les ai pas lus.
Car j'aime apprendre des autres en échangeant, et que je suis lectrice par curiosité.
Je trouve navrant d'écouter quelqu'un se dépêtrer dans son mensonge, dans sa gêne. Quelqu'un qui assume sa non connaissance est pour moi déjà sur la bonne voie de la connaissance.

Mais ce n'est pas de cela dont parle l'auteur : il parle surtout du travail de critique littéraire qui impose de ne pas lire par manque de temps, par peur de se perdre dans les livres, par peur de perdre son temps...

Au fond, il ne parle pas de ce qui fait le plaisir de lire des individus comme vous et moi.
Sa perspective est professionnelle.

Quelques questions :
quels sont ces livres que l'on n'a pas lus, et pourquoi ? font-ils peur ? a-t'on peur d'être déçu et de briser l'espoir que l'on a déposé dans ces livres en les achetant ? J'ai beaucoup de livres dans ma bibliothèque achetés il y a des années, que je suis heureuse d'"abriter" chez moi, et ça me rassure de savoir que je suis sûre (ou presque) de pouvoir les lire un jour. du fétichisme ? de l'angoisse ?
Pierre Bayard parle de cet infini de la lecture qui est terrifiant.
Pourquoi suis-je pas bien quand je ne finis pas un livre (la peur de l'échec ?).
Je viens de lire le Père Goriot à 33 ans car je n'en pouvais plus de ne pas savoir ce qu'il y a avait dans ce livre. Comment se fait-il que j'en ai ressenti de la fierté ? Pourquoi le fait de lire m'apporte t'il de la satisafaction personnelle ? Est-ce que cela me fera pareil le jour où je lirai enfin plus de 10 pages du Rouge et le noir ? et de Madame Bovary ? Qu'aurais-je vaincu ? Suis-je parfois maso ? pourquoi s'obstiner ? Etre libre, est-ce justement se détacher de cette "tyrannie" de lire ?

Et bien non : j'atttends juste le bon moment de recevoir ces textes, de les accueillir en moi. Je découvre à mon rythme, sans pression, je m'auto-médicamente en fonction de mes besoins, de mes manques, de mes coups de tête !
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[Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ? | Pi...]
Auteur    Message
andras



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 20 Sep 2005
Messages: 1800
Localisation: Ste Foy les Lyon (69) -- France

Posté: Jeu 11 Jan 2007 11:37
MessageSujet du message: [Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ? | Pi...]
Commentaires : 10 >>

On peut lire sur la 4ème de couv de ce livre vraiment très intéressant : "Contrairement aux idées reçues, il est tout à fait possible d'avoir un échange passionnant à propos d'un livre que l'on n'a pas lu, y compris, et peut-être surtout, avec quelqu'un qui ne l'a pas lu non plus." Je vous avoue que n'ai pas lu une seule ligne de ce livre, mais si vous voulez qu'on en discute ensemble, ce sera avec plaisir car il me semble receler beaucoup d'excellentes choses et ce serait dommage de ne pas profiter de l'occasion pour en parler ensemble de manière approfondie. A très bientôt donc ! :)

Quelques jours plus tard : Valentin m'a prêté ce livre et je me suis plongé dedans ... et avec quel délice ! Pierre Bayard nous explique avec brio que la meilleure façon d'aimer tous les livres est de ne point les lire et de les inventer en en parlant. Difficile de résumer ce livre foisonnant citant Valery, Montaigne, Oscar Wilde, David Lodge et quelques autres pour nous convaincre qu'oublier de lire un livre ou de l'oublier après l'avoir lu n'empêche pas de bien parler des livres. Il nous parle des livres-écrans, des livres-fantômes, des livres collectifs et d'autres sortes de livres qui peuplent notre univers de lecteurs ou de non-lecteurs. Derrière le jeu et le paradoxe se cachent quelques graves vérités qu'il n'est jamais trop tard pour découvrir. Je m'avoue séduit par l'intelligence et la malice de Pierre Bayard. Chapeau et sûrement à bientôt !
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