Beaucoup d’action dans cet épisode où l’hémoglobine coule à flots. La mise en page est efficace, les dessins sont percutants et le scénario haletant avec ses personnages fouillés fait que j’enchaine les volumes sans accuser de lassitude.

La vengeance. Cet épisode se lit plus facilement, car c'est une membre du groupe qui se venge de son bourreau. Mais c'est la même violence, la même folie. Peut-être encore plus forte, car on en voit tous les détails alors que les souffrances qu'elle a subies étaient plus suggérées que visibles dans l'épisode précédent.
Le groupe de trois revient à la prison, avec quelques compagnons de plus. Pendant leur absence, une négligence a fait que les "rodeurs" ont à nouveau envahi la cour de la prison, et Otis est mort. Et Rick se rend compte qu'il a été dupé par un traitre qui est reparti pour donner leur position aux gens de Woodbury. Et l'on voit Rick rattraper Martinez, le traitre, et le massacrer. Il comprend alors qu'il n'est plus flic, mais qu'il est tombé sous le règne de la haine, et de la loi du plus fort : il protège les siens et il doit tuer pour y parvenir, et ça lui fait peur, mais il sait qu'il n'a pas le choix.
L'épisode se clôt sur les préparatifs pour contrer la venue inévitable des habitants de Woodbury..

Dans la communauté retranchée de la petite ville américaine de Woodbury, la vie pourrait apparaître normale en survol mais l’arrière-boutique est remplie de monstres. Le gouverneur a reconstitué les jeux du cirque romain avec les moyens du bord, en moins tapageur mais en plus freak. Des zombies sont enchaînés pour le décorum autour de gladiateurs qui s’escriment et se tabassent. Les citoyens lambda apportent les enfants se divertir et quand ça tourne mal, que les têtes volent, ils protestent : « Putain mais qu’est-ce que c’est que cette merde ? Si j’emmène mes gosses ici, c’est pour voir un combat, un truc propre. » Il ne vaut mieux pas énerver une honnête mère de famille et le gouverneur, tout patelin et tout puissant soit-il, le paiera un jour ou l’autre. Il a dû composer et proposer à Michonne de remplacer au pied levé un de ses gladiateurs qui s’est fait occire. Michonne a été atrocement torturée par le gouverneur. Pourtant, elle va accepter de prendre son sabre et de descendre dans l’arène. Entre temps, Rick s’est fait soigner son amputation de l’avant-bras. L’opportunité de s’échapper de Woodbury se présente sous les traits d’un garde du camp, Martinez, désireux de fuir la démence du gouverneur. Rick retrouvera Glenn et Michonne. Cette dernière refuse néanmoins de vider les lieux avant d’avoir rendu une visite de « courtoisie » au gouverneur dans son appartement.
Difficile de lâcher ce volume et de l’oublier ensuite ! Il mérite son titre mais la vengeance a un goût de fiel. Le lecteur prend conscience qu’il est impossible de rendre ce qui a été subi. Les sentiments et les émotions sont paroxystiques. On sait aussi que les répits ne sont là que pour rendre crédibles et percutants les moments d’épouvante quand la vie, la mort et la souffrance s’unissent et dessinent une danse frénétique, hallucinée, extatique. La série prend aux tripes mais elle peut choquer quiconque s’y plonge.