L'histoire d'une vie, celle d'un clone, mais pas n'importe lequel, celui d'un magnat de la drogue, dans un pays ou le temps semble s'être arrêté.

Quatrième de couverture :
"El Patron a cent cinquante ans et il est l'homme le plus puissant du monde. il règne sans partage, depuis son luxueux palais décoré de son emblème, le scorpion, sur Opium, ce nouveau pays crée au XXIe siècle, entre le Mexique et les Etats-Unis, entièrement dédié à la culture du pavotet à l'enrichissement des trafiquants de drogue.
Quand il mourra, il emportera dans sa tombe ses richesses mais aussi ses serviteurs, sa maisonnée, comme les pharaons et les anciens rois chaldéens.
Mais, pour l'heure, El Patron n'a pas l'intention de mourir. Il veut vivre neuf vies, comme les chats et les démons.
C'est à cela que servent les clones, des réservoirs d'organes jeunes et sains, des presque humains que l'on décérèbre à la naissance.
El Patron est si orgueilleux qu'il a exigé que Mattéo, son clone, fasse exception à la règle et grandisse avec son cerveau.
Le problème, c'est que quand on a une cerveau, on s'en sert."

Amérique centrale, 22e siècle. Il y a environ un siècle, les parrains de la drogue se sont engagés à réguler l'immigration vers les Etats-Unis et à cesser la vente de drogue en Amérique à condition de disposer d'un territoire tampon entre les Etats-Unis et le Mexique.
Le plus puissant d'entre eux, El Patron a atteint 140 ans, longévité exceptionnelle qui s'explique par l'usage de clones, banques d'organes, décérébrés à la naissance. Considérés comme du bétails, les clones provoquent des frissons d'horreur chez les humains. Sauf que, dans cette zone de non-droit, El Patron qui entend controler la vie et lamort de chacun sur son territoire passe par dessus les lois et décide que ses clones à lui garderont leurs cerveaux.
Nous voici donc dans la peau de Matt Alacran, clone doté d'un cerveau, considéré comme un monstre par l'entourage d'El Patron ou au mieux comme un animal de compagnie. difficile de grandir dans ces conditions d'autant que si lui l'ignore, nous nous savons qu'au prochain malaise d'El Patron, Matt perdra son rein ? son coeur ?

l'ouvrage est un petit pavé de 400 pages, un espace suffisant permettant une bonne construction de l'histoire. Matt grandit, évolue, découvre l'univers qui l'entoure, sa relation aux autres évolue aussi.
C'est un beau récit initiatique qui donne l'occasion de réfléchir à ce qu'est l'être humain (avec quelques questions de bio-éthique), ce qu'est la liberté.

Destiné à des adolescents bons lecteurs, le monde dans lequel Matt évolue et son histoire me semble suffisamment dures.
A moi, en tant que lecteur adulte, il me semble que l'ouvrage aurait gagné à être beaucoup plus sombre.