Un début prometteur introduit l'histoire anodine des retrouvailles de ces copains d'avant qui
s'invitent après une semi-existence passée à affirmer leur différences dans leurs conditions
professionnelles bien assimilées.
Alors que l'un est devenu comédien de série à succès, il discrédite, arguments à l'appui,
le cinéma français.
L'intention première vire au pujilat, aux procès d'intention, bafouant la retenue due
aux élégances de la conversation de gens bien élevés.
Nicolas Fargues utilise ses personnages pour déprécier la qualité des acteurs, des metteurs en scène, des réalisateurs français. Parfois je rejoins certaines de ses idées concernant la manière de filmer non américaine des réalisateurs, comme Alejandro Gonzalez Inarritu (hormi Babel). Beaucoup de références à de bons films.
Même si le rôle du personnage d'Antoine est costumé, de fait, pour jouer le destructeur de service, je retiens, malgré tout, l'utilisation mesquine de l'écrivain pour rendre des comptes par roman interposé. Le livre est aussi un prétexte pour soulever les problèmes de la jeunesse aux prises avec les nouvelles technologies, le malaise de l'enseignement, la planète en péril, le réchaufement climatique, l'immigration...
En fait, je n'avais pas envie de trouver dans ce livre, ce genre d'avancées revendicatrices portées par un professeur et son ami d'enfance devenu comédien, frisant la petite notoriété.
Son côté polémiste revient en cours de texte, comme redondance, pour défendre la position des hommes de couleur, français.
Le Héros Antoine est face à une perpétuelle mise en abyme de sa condition de privilégié par rapport au vécu de ses concitoyens, aux conditions de ces “Noirs” obnibulés par la magnificence de l'Europe, attirés comme moustiques à la lumière des néons, la nuit.
Il recadre, mesure, tempère, décrypte, décante les intérêts des “Blancs contre les Noirs”, pose sur la balance le pour et le contre.
Fargue s'attribue un beau rôle de composition rapportant avec soin, le malaise vécu par un “Noir” (comme il dit) pris dans la tourmente d'une société de privilégiés.
Les références à longueur de pages m'ennuient.
Il se pose trop de questions, le “bounty, noir dehors, blanc dedans”
Fargue marque trop les différences existantes entre l'éducation des “gens de couleur” en France, (pays décidément plus tolérant que leur pays d'origine) “et les enfants de visages clairs, de cheveux filiformes et d'yeux clairs où chacun affiche cette assurance d'être naturellement dotés des attributs physiques les plus enviables de la race humaine ou chacun tire, sans le savoir, sa force et sa confiance en lui, de cette conviction là”
Une belle tirade sur l'humanisme naturel déployés par ses frères de sang, avec à la bouche ce regret perpétuel pour certains, d'avoir choisi la voie de l'Europe, celle-là même qui les tient à la gorge, uniquement pourvu d' un billet de non-retour.
J'aprécie peu le procédé, qui m'empêche de commenter la qualité d'écriture.
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