Ce récit (1987) est une sorte de ghost story mélancolique et résigné. Quatre personnes liées de manière diverses à un immeuble destiné à être démoli, reviennent après leur mort en qualité de fantômes terminer leurs tâches restées en suspens. Il en émerge l’aspect le plus romantique, bouleversant d'Eisner narrateur, le sens de la réalité de l'existence humaine et la nécessité d'en dépasser les limites mesquines.
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Quand on vit depuis longtemps dans une grande ville - écrit l’auteur –
on acquiert la capacité de s’émerveiller de tous les événements inexpliqués et apparemment magiques qui s’y produisent ».
Le « Carnet de notes sur les gens de la ville » poursuit la route tracée par le travail précédent. Il ne s'agit pas exactement d'une graphic novel mais d'une série de 32 vignettes et d'études graphiques, de réflexions sur les odeurs, les couleurs, le temps et les sentiments typiquement citadins.
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Les principaux facteurs ambiants qui caractérisent la ville sont : le temps, l'odeur, le rythme et l'espace. Le temps de la ville a sa cadence propre. Il est affecté par la durée de vie limitée des événements. L'odeur est une cacophonie résultant d’activités innombrables. Le rythme est un élément de vitesse qui dicte la façon dont les habitants vont négocier le mouvement. Et l'espace est la zone de vie limitée que leur concèdent les obstacles dans le labyrinthe de béton ». Voir aussi la
note de lecture du tome 1 sur la trilogie.