Je n'aurais jamais pensé que cela m'arriverait un jour, mais... j'ai abandonné la lecture d'un roman de William Faulkner, qui plus est alors que j'étais parvenue à la 240ème page d'un ouvrage qui en comporte à peine plus de 300 !
Il faut dire que, depuis ma PAL, l'imposant "Confiteor" me faisait de l’œil avec une insistance accrue, depuis les avis dithyrambiques que j'avais eu l'occasion de lire de ci, delà, à son sujet... Ajoutez à cela les épuisantes circonvolutions stylistiques qui dotent "L'intrus" d'une lourdeur propre à assimiler sa lecture à un chemin de croix, et vous comprendrez peut-être mieux comment, pourtant grande admiratrice de l'auteur des remarquables "Sanctuaire" ou "Tandis que j'agonise", je me suis laissée gagner par le découragement.
Par ailleurs, "L'intrus" ne propose rien de nouveau à l'ouest du paysage faulknérien...
Bourgade de Jefferson, Mississippi : les locaux n'ont toujours pas digéré l'issue d'une guerre de Sécession pourtant terminée depuis de nombreuses décennies, et restent attachés à leurs traditions ségrégationnistes.
Lucas Beauchamp vient d'être arrêté pour le meurtre de Vinson Gowrie ; ce qui donne à cet événement une dimension particulière, c'est que Lucas est noir, et que Vinson était blanc. Il n'en faut pas plus pour susciter les rumeurs d'un possible lynchage...
Pour les habitants de Jefferson, la principale raison de la culpabilité de Lucas réside dans sa couleur de peau, et l’inacceptable arrogance dont il a toujours fait preuve, en refusant d'honorer les blancs du titre de "mister", et en arborant un air de dignité impropre à sa condition. En assassinant Vinson, il s'est finalement comporté comme le noir qu'il est, et devra être châtié en tant que tel.
Alors qu'il accompagne son oncle, l'avocat Stevens, lors d'une visite à Lucas, en prison, le jeune Charlie, seize ans, conclut avec le suspect un pacte étrange, dans le but de démontrer son innocence.
Le thème de "L'intrus" est certes intéressant (même s'il s'agit d'un thème récurrent dans l’œuvre de Faulkner), et l'auteur s'y entend pour restituer une atmosphère prenante, faite de silences pesants mais significatifs. Malheureusement, la complexité de son style a fini par me détacher complètement du récit...
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