3 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 3 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
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[GB 84 | David Peace] |
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Message |
C-Maupin
Sexe: Inscrit le: 06 Mai 2006 Messages: 1917
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Posté: Jeu 11 Avr 2013 21:17
Sujet du message: [GB 84 | David Peace]
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Commentaires : 3 >> |
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Des commentaires enthousiastes m'avaient incitée à acheter ce livre.
Le début incompréhensible m'a longtemps arrêtée.
Je viens enfin de me plonger dedans.
Les chapitres concernant la vie au jour le jour des mineurs, leur souffrance, leur courage puis leur désespoir sont intéressants et poignants, bien que le parti pris d'intercaler d'autres chapitres au milieu d'une phrase me paraisse un artifice sans aucun intérêt et que le style allusif ne soit pas toujours clair.
Dans les autres chapitres, ce qui concerne les décisions des dirigeants du syndicat et les manœuvres de leur adversaire, "le Juif", est également intéressant.
Mais que dire des intrigues annexes ? Je les ai trouvées totalement incompréhensibles. Il faut attendre les trois quarts du roman pour trouver le lien entre certains personnages. On a l'impression que tout se joue en circuit fermé. L'atmosphère en est violente et malsaine.
Pour moi c'est un livre qui aurait pu être un livre intéressant et même passionnant si l'auteur avait accepté d'être simple et clair, plutôt que de noyer son lecteur sous des écrans de fumée.
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[GB 84 | David Peace, Daniel Lemoine (Traducteur)] |
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Auteur |
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Message |
ingannmic
Sexe: Inscrit le: 22 Aoû 2008 Messages: 737 Localisation: Mérignac
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Posté: Sam 14 Avr 2012 10:06
Sujet du message: [GB 84 | David Peace, Daniel Lemoine (Traducteur)]
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Commentaires : 2 >> |
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J'étais pourtant avertie : ayant lu les quatre volets de la tétralogie du Yorkshire ("1974", "1977", "1980", "1983"), j'avais déjà eu l'occasion de me colleter à l’œuvre de David Peace, à son style âpre, percutant, à sa vision du monde glauque et désespérée...
Mais je crois n'avoir jamais été, au cours de ces lectures, aussi éprouvée que lors de celle de "GB 84", son cinquième roman, qui a eu sur moi un impact quasiment physiologique.
Le récit a pour point de départ la grande grève des mineurs qui, sous le gouvernement Thatcher, s'éternisa durant douze long mois, pendant lesquels les grévistes et le gouvernement britannique se livrèrent une guerre sans merci. Batailles juridiques, brutalités policières, réduction des aides sociales... tous les moyens furent mis en œuvre pour faire plier ces travailleurs qui protestaient contre la fermeture de certaines mines. Le bilan de cette année de conflit est d'ailleurs éloquent : trois morts, 20 000 blessés, 11 300 manifestants arrêtés et plus de 200 traduits en justice...
L'auteur restitue cet épisode de l'histoire moderne de l'Angleterre à sa manière très personnelle et si caractéristique, par l'intermédiaire d'une narration polyphonique, qui fait se succéder des points de vue différents, voire antagonistes, et donne au lecteur le sentiment d'être sur tous les fronts, plongé au cœur de l'action.
Nous côtoyons ainsi de simples grévistes aux prises avec les difficultés croissantes du quotidien, comme nous pénétrons l'intimité du juriste chargé, pour le principal syndicat de mineurs, de gérer les fonds nécessaires à la poursuites de la grève, au moyen de manœuvres souvent tortueuses. Nous suivons aussi les déplacements de Stephen Sweet, homme de l'ombre proche du pouvoir, pour lequel il organise les combines qui nécessitent de se salir les mains, que son chauffeur, individu obscur, introduit dans les milieux d'extrême droite, surnomme "Le Juif"... et la liste n'est pas exhaustive.
L'intrigue est servie par une écriture obsédante, épileptique, qui donne toute son ampleur à la dimension violente, désespérée de "GB 84". A tel point que, parvenue à environ la moitié du récit, j'ai parfois hésité à poursuivre. Le caractère lancinant que cette écriture confère au texte, et l'impression de tourner en rond dans un cauchemar où se répète les mêmes scènes de destruction, de brutalité, finissait presque par me donner la nausée !
L'effet est sans aucun doute voulu par l'auteur, puisque qu'il nous imprègne de cette façon de la nature laborieuse, féroce de cette lutte interminable pour les hommes -et leurs familles- qui, durant ces longs mois de grève, connurent la misère, la faim, le doute, le découragement, sans pour autant avoir la certitude d'obtenir finalement gain de cause.
Je suis pourtant allée jusqu'au bout de "GB 84", parce que même si la lecture des romans de David Peace est souvent éprouvante, en raison de la noirceur qui en émane, de ce style qui vous cingle les nerfs, je reste toujours profondément admirative devant sa puissance d'évocation, et sa capacité à nous atteindre, justement.
BOOK'ING
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[GB 84 | David Peace, Daniel Lemoine (Traducteur)] |
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Auteur |
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Message |
Colette Gros
Sexe: Inscrit le: 23 Fév 2007 Messages: 125
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Posté: Mar 29 Mai 2007 9:44
Sujet du message: [GB 84 | David Peace, Daniel Lemoine (Traducteur)]
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Commentaires : 0 >> |
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Avec GB 84, David Peace brosse un portrait au noir des douze mois de conflit qui opposèrent les mineurs d'Arthur Scargill aux sbires musclés de Margaret Thatcher. Une Angleterre sacrifiée, écartelée, saignée.
En mars 1984, le gouvernement de Margaret Thatcher vote un vaste plan de restructuration des houillères britanniques qui, à terme, mettra 20 000 gueules noires au chômage. Le 5 mars, sous la houlette de la NUM (Syndicat National des Mineurs) et de son leader historique, Arthur Scargill, les mineurs de Cortonwood, Yorkshire, se mettent en grêve. Une semaine plus tard, la moitié des mineurs de toute l'Angleterre débrayent à leur tour. La crise durera un an. Douze mois pendant lesquels la Dame de Fer mettra tout en œuvre pour imposer ses diktats ultra-libéraux et faire entendre raison au peuple de l'ex-empire Britannique: nous agissons pour votre bien. Intimidations multiples, procédés mafieux, lois scélérates, forces policières lachées sur les grévistes comme des meutes de chiens enragés, gels des fonds des syndicats... Entre mars 84 et mars 85, l'Angleterre connaît son conflit intérieur le plus important depuis l'Irlande du Nord. De l'ampleur d'une guerre civile.
Cantique de l'épure.
Ce qui frappe toujours dans le style de David Peace, c'est son épure absolue. A croire que cet élève d'Ellroy a décidé de surpasser le maître et de poursuivre, roman après roman, l'écriture d'une sorte de cantique du minimalisme. Lorsque Ellroy écrivait White Jazz en 1991 - narration d'une enquête criminelle par memos interposés - on basculait soudain dans un univers encore jamais exploré; le lecteur devait fournir un effort de reconstitution dramatique déconcertant, et ce, sur plus de cinq cent pages.
Peace reprend la main de cette expérience littéraire pour en faire un style continu et GB 84, cinquième roman après l'impeccable Quartet du Yorkshire (Rivages), atteint un niveau de perfection surprenant. Ne nous y trompons pas, il ne s'agit pas d'un decorum de prose. Peace écrit pour qu'il se passe quelque chose, parce qu'il se passe quelque chose et que cette chose ne pourrait pas être racontée autrement. Phrases courtes, répétitions multiples, dialogues internes en italiques, les romans de Peace sont des courses d'endurances au sprint, des marathons de malades qui ne reprennent jamais leur souffle.
(pris sur Fluctuat.net)
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