Carlo Levi est un intellectuel, très cultivé, un homme de l'Europe, riche et curieux. Comme beaucoup de personne de son niveau, il n’avait jamais pensé un jour voyager dans le sud de l'Italie sauf pour aller dans les grandes villes. Au contraire, à cause de ses problèmes politiques, il sera plongé dans un monde totalement différent du sien. Lui, un homme à la profonde connaissance scientifique, ayant effectué des études de médecine, est forcé de se confronter, non sans grande difficulté, à une humanité fermée, ignorante (dans le sens classique du terme) mais surtout il doit affronter un monde magique, rempli de superstitions, de rites païens. Un monde en dehors de ce qui l’entoure que personne ne connaît. C'est lui qui le premier fera découvrir au grand public cette réalité. Ce n'est pas simplement l'histoire de son aventure, mais aussi une analyse continue et intelligente de ce monde, une analyse politique très forte.
C'est une personne intelligente et beaucoup seraient sorti de cette expérience abattue mais Carlo Levi lui apparaît comme un vrai gagnant. Il doit rester, lui disent les paysans, il est devenu l'un des leurs, soutiennent-ils, mais ce n'est pas son monde. Sa vie est très éloignée de la leur. Riche en événements, en histoires et en personnages, le roman se déroule à une vitesse incroyable, tout en demeurant fasciné par ce monde.
Giulia est la ''sorcière'', elle est la femme qui prendra soin de lui. Elle lui apprend certains secrets de la magie. C'est une femme curieuse qui sait tout sur tout le monde. Don Giuseppe Trajella, le pasteur qui, en raison d'une mésaventure avec un garçon en âge scolaire, est envoyé par punition à Gagliano. Lui aussi est un homme cultivé, nourri de lectures profondes et n’entretenant aucuns liens avec la population locale. Mais il réussit grâce à un coup de scène final, la nuit de Noël, par être finalement transféré.
Puis, il y a le bon Gagliano. Les personnages qui n'ont pas eu la force d'émigrer et de demeurer dans le pays à ne rien faire et surtout à le parasiter. Les meilleurs s'ils peuvent s’en vont, ceux qui restent sont le pire de la bourgeoisie. Cela empêchera la région d’évoluer et de s’éloigner pour toujours de la misère
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