Deux policiers de Scotland Yard qu'absolument tout oppose, se voient dans l'obligation de faire équipe pour un crime atroce commis dans les Landes du Yorkshire. Plus que l'enquête elle même (noire, très noire), c'est surtout les relations entre ces deux anti héros qui rend ce roman intéressant.

Le premier Elisabeth George publié n'était pas le premier roman de la série Lynley - Havers, mais le troisième. Les deux premiers ont été publié une fois que la plus anglaise des écrivains américains eut rencontré le succès.

Ce préambule n'est pas inutile, il explique sans doutes la profondeur psychologique et le background fouillé des protagonistes d'enquête dans le brouillard : on sent que les personnages ont un (douloureux) vécu.

Les personnages secondaires ne sont pas en reste, la galerie de portraits des habitants d'un hameau du Yorkshire est épatante.

Certes, l'ouvrage est moins étoffé que les plus récentes productions de l'auteur, notamment car elle n'y raconte pas l'histoire du point de vue de tous les protagonistes (comme c'est le cas dans d'autres mystères, entre autres : un goût de cendres, le meurtre de la falaise, le visage de l'ennemi, pour solde de tout compte).

Ce choix préserve jusqu'à la fin le lourd secret qui pèse sur le village et explique crument et cruellement le crime.

Ajoutons à cela un duo de policiers dissonants et complémentaires (qu'on retrouve dans la quinzaine de romans de la série) et nous avons un excellent compagnon pour une après midi thé-shortbread au coin du feu, quand le vent souffle sur la lande.

C’est le premier livre du George que je lis et initialement, je ne savais pas à quoi m'attendre. Mais cela a été une lecture intéressante dès les premières pages, un thriller sans ratés.
Ce récit est la première enquête de l'inspecteur Lynley accompagné du sergent Havers, plusieurs fois déclassé pour insubordination. Les deux personnages sont bien construits et vraiment très différents l’un de l’autre, le premier un noble riche, beau et fascinant, la seconde plutôt laideron et au passé peu heureux.
Tous les deux préfèrent montrer au public un autre visage d'eux mêmes et masquer ainsi leurs vrais sentiments. Ceci est l'unique chose qu’ils ont en commun, pourtant ensemble ils travaillent de main de maître en réussissant à démêler tous les noeuds créés autour de l’homicide de William Teys.
Les personnages que nous rencontrons ont mille facettes et le George réussit à les rendre tous très intéressants, jamais banals ni peu croyables. Tous les personnages semblent cacher quelque chose.
Le final est vraiment inattendu, très cru et violent. On capte la souffrance et le désespoir dans chaque mot. Il faut s’accrocher parce qu'il nous jette au visage une réalité à laquelle nous évitons de penser. Une réalité révoltante, dégoûtante. Un thriller qui envahit l’esprit et le coeur… difficile à oublier