Froid sous la peau.
Le fête des amoureux peut devenir le théâtre des cœurs brisés quand un règlement de compte entre deux bandes d’adolescents rivales dégénère. Alertée et arrivée dans le feu de l’action, la policière Lynn Kellogg s’intercale entre les deux belligérantes mais un jeune garçon armé, intriqué dans la foule haineuse, ouvre calmement le feu sur Lynn, touchant dans le mouvement Kelly Brent, une des deux assaillantes.
Pour Charles Resnick, inspecteur du commissariat de Nottingham, la nouvelle de l’altercation mortelle dans laquelle sa compagne Lynn est impliquée le blesse à son tour profondément. Afin de retrouver l’assassin, Resnick va devoir saisir les enjeux de plusieurs affaires criminelles qui pourraient être reliées, celle impliquant le jugement et la condamnation de Viktor Zoukas, proxénète albanais, meurtrier présumé, compromis dans le trafic d’armes mais protégé par les services spéciaux cornaqués par Stuart Daines et utilisant Zoukas en sous-main. Charles Resnick va s’engager bien malgré lui sur un chemin de pierres tombales ouvrant sur la gueule béante d’un Moloch vorace.
11e roman de la série Charles Resnick, Cold in Hand (2008) paraît dix ans après « Derniers sacrements » (1998), 10e aventure du policier mélomane. Un 12e volume, « Ténèbres, ténèbres » voit le jour en 2014. Ecrivain prolifique, John Harvey reste attaché à Nottingham, ville industrielle des Midlands. Documentées et précises, les histoires policières contées par John Harvey entremêlent plusieurs affaires avec un souci constant de véracité et de fluidité. Les personnages acquièrent une étonnante présence, entraînant l’empathie du lecteur. Aucun coup d’éclat ne vient ternir un récit qui déroule les événements triviaux, anecdotiques et soudainement révélateurs. La solution arrive de biais, faisant irruption presque par inadvertance. La douleur et la souffrance sont palpables, l’amour rédempteur mais si les victoires demeurent fragiles, éphémères, les destructions sont irréversibles. S’en relever reste une gageure. A l’aube de la vieillesse, comment peut-on faire le deuil de la vie ?
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