Le portrait de plusieurs femmes vivant dans les colonnies du Nouveau Monde au XVIIème siècle : Rebekka qui a traversé l'Atlantique pour épouser un colon qu'elle n'a jamais vu, Lina qui a survécu à une épidémie qui a décimé sa tribu, Sorrow qui a survécu à un naufrage et s'est inventée une amie invisible et enfin Florens, une jeune esclavage cédée en remboursement d'une dette par un planteur de tabac. Ce livre dénonce la condition des femmes soumises à la volonté de leur époux ou de leur maître, aux pressions des intégrismes religieux qui règlent leur vie.
L'épisode le plus choquant est pour moi l'examen physique de la jeune noire pour voir si elle est une envoyée du Diable et qui détourne l'attention qui était portée jusque là sur Jane la Fille.

Narration très déroutante qui nous fait découvrir petit à petit l'histoire de ces personnages, nombreux retours dans le passé ponctuant le voyage recherche de Florens. Très édifiant sur la condition des colons, des noirs, des indiens, des femmes surtout dans cette Amérique du XVIIème siècle.

Roman polyphonique sur l'esclavage, sans jamais néanmoins en parler vraiment, c'est avant tout le roman de femmes : maîtresse, esclave fidèle, esclave perdue... Parfois difficile à lire du fait de l'écriture, mais très prenant. Et beaucoup d'émotion à la fin, parfaitement maîtrisée puisque jamais ça ne pleurniche dans le roman.

Difficile d'ajouter un bon mot après de telles critiques.
Pour moi, il s'agit d'un de ces rares romans à lire et relire. Si l'histoire est tragique, elle est universelle (les deux vont peut-être ensemble) et elle est servie par une écriture clairvoyante, poétique. La vie de chaque personnage est pleine de sens, enrichit l'histoire, chacun a un rôle majeur.

Un très beau roman qui dépeint la vie d'esclave et de propriétaire en Amérique. La profondeur des personnages captive : Florens, petite fille noire arrachée à sa mère qui grandit sous la protection de Lina, l'indienne forte et fidèle, Jacob homme fermier et marchand fier et droit, Rebekka sa femme, Sorrow rescapée d'un naufrage et tous les autres personnages qui se croisent, constituent une famille improbable que la maladie va dissoudre. La nature est sauvage et leur vie quotidienne rude et soumise aux calamités.
Le voyage de Rebekka en bâteau est un passage très souriant, alors qu'il se passe dans une cale et sans confort.
Un livre qui se lit avec beaucoup de plaisir, qui m'a emportée.

C'est toujours les mêmes histoires avec Toni Morrison mais je les aime bien quand même .Les blancs? :rares sont ceux qui sont sympathiques sauf Jacob "prenez la ma fille ...l'homme te regardait comme une enfant,pas comme des pièces d'or espagnoles..."
Les noirs et les femmes surtout : que d'espoir "nos regards se rencontrent...pour la première fois je suis en vie"mais quelle désolation" Etre femme ici c'est être une blessure ouverte qui ne peut guérir..."
Un livre bouleversant que je conseille .

Roman sur les femmes à la fin du XVII siècle ,roman sur les émotions violentes ,roman de la possible coexistence des races...

Si, au XVIIe siècle, naître femme, pauvre et noire prédestine à une courte vie faite de dur labeur et de souffrance, tous les personnages de Morrison semblent damnés d'avance.

Totalement superbe !

Un roman bouleversant et marquant qui me laissera son empreinte pendant longtemps.

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