Un tome 2 qui commence par une orgie de violence - et finit de même. On y retrouve Elia, qui "voyage" désormais avec les énigmatiques mercenaires (mais le sont-ils vraiment?) de Karn Nazarhaief. Elia, le fils d'Enoa Ballade, le plus grand trafiquant de drogue de ce qu'il reste du monde. Un gamin perdu dans un monde violent, en pleine reconstruction, qui n'a de prise sur rien mais dont semble dépendre le destin de beaucoup de personnes. Un gamin qui grandit aussi, parmi des adultes aux comportements incompréhensibles, au sein de batailles incessantes dont les enjeux s'opacifient encore.

Plus linéaire, plus crue et plus violente aussi, avec des dessins parfois difficiles à supporter, cette suite fait évoluer Eden vers des thèmes plus traditionnels du genre post-apocalyptique (guerres pour le pouvoir, reconstruction, adaptation de l'homme par la cybernétique) mais continue à y tisser les questions de la foi et de la recherche du bonheur de façon originale.

Un virus mystérieux ravage la Terre et tue ses habitants. Dans des centres retranchés, seuls quelques hommes survivent. Dans l'un deux, un homme en possession d'un vaccin et deux adolescents immunisés - le (faible) espoir de l'humanité, de la survie des hommes. Autour d'eux, ce qu'il reste de l'armée américaine et des instances de l'ONU, les hommes de l'organisation Propater, des "pirates"...
Dans ce premier tome du manga "Eden", Hiroki Endo ouvre une multitude de pistes: réflexions sur la place de l'homme, élément pollueur, sur Terre; nécessité et utilisation du progrès technique et scientifique; existence d'un plan divin... J'ai beaucoup aimé ce manga, proposé par un ami en initiation au manga SF/anticipation, bien que la construction éclatée et le mytère qui entoure de nombreux éléments (oui, je sais, c'est le suspense pour la suite...), laisse beaucoup de "blancs" dans l'action et dans les motivations des personnages.

Un seul regret: l'éditeur français, qui se sent obligé de publier un manga dans le sens "occidental".