4 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 4 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
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[Le jour avant le bonheur | Erri de Luca] |
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Message |
BlueSyrinx
Sexe: Inscrit le: 05 Nov 2013 Messages: 266 Localisation: Paris
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Posté: Dim 18 Mai 2014 11:43
Sujet du message: [Le jour avant le bonheur | Erri de Luca]
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Le récit de l'enfance et de l'adolescence d'un orphelin à Naples, après la guerre.
Don Gaetano, le concierge, le prend sous son aile et l'éduque, il est son mentor, son protecteur.
Lorsque le jeune garçon retrouve la petite fille devenue jeune fille qui le fascinait lorsqu'il était enfant, Don Gaetano est là pour le mettre en garde de ce qui l'attend.
Quoi qu'il advienne, il sera là pour l'accompagner et le guider, comme un père.
Ce livre m'a paru touchant, c'est une lecture agréable, l'auteur aime jouer avec les mots, avec la langue, et nous donner sa poésie.
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[Le jour d'avant le bonheur | Erri De Luca] |
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1992 Localisation: Nîmes
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Posté: Sam 05 Avr 2014 19:21
Sujet du message: [Le jour d'avant le bonheur | Erri De Luca]
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Commentaires : 2 >> |
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Le narrateur, enfant de personne, raconte sa vie dans le Naples d’après-guerre, son émancipation par l’école et l’attention du concierge de l’immeuble, don Gaetano, orphelin lui aussi. En allant récupérer son ballon, l’enfant découvre une cache qui a aussi servi d’abri à un Juif pendant l’été 1943. L’enfant y trouvera des livres qu’il commence à dévorer : « C’est là-dessous que m’est venu le goût de la lecture ». Don Gaetano raconte à l’enfant l’histoire du Juif enterré qui compte chaque minute avec la peur d’être dénoncé à tout moment. Le concierge est un homme bon et généreux, particulier aussi puisqu’il peut entendre les pensées des autres : « les pensées sont comme des éternuements, elles s’échappent à l’improviste et moi je les entends ». Une grande complicité unit le concierge à l’enfant. Homme à tout faire, don Gaetano rend de multiples services à la communauté alentour : « La panne disparaissait sous ses doigts, c’était beau à voir ». L’enfant devenu adolescent commence à seconder le concierge dans ses multiples tâches, rendant visite à la veuve du dessus qui a pour prétexte des problèmes de tuyauterie à régler. Le jeune homme est initié à la sexualité en toute discrétion. Pourtant, il n’a jamais oublié l’apparition à la fenêtre du troisième étage d’une jeune fille disparue depuis longtemps et qui continue à le hanter. Dix ans passés, elle finit par resurgir, cherchant à se loger dans le quartier et s’adressant à don Gaetano pour la circonstance. Elle s’appelle Anna et l’enfant qu’elle a croisé jadis à travers la vitre de son appartement se trouve dans la loge du concierge. Elle est revenue afin de lui faire connaître le jour avant le bonheur : « Les désirs des enfants donnent des ordres à l’avenir » mais Anna est folle : « Tu veux mourir pour Anna la folle ? ». De plus, elle est fiancée à un mafieux de la Camorra qui est pour l’instant en prison mais dont la libération imminente est une menace pour le jeune homme auquel Anna s’est donnée corps et âme.
L’écrivain napolitain Erri De Luca plonge dans l’histoire de sa ville natale avec le Vésuve en toile de fond à qui il convient de rendre visite au moins une fois dans sa vie. Si la ville et ses habitants sont omniprésents, le nerf du récit est bien l’éveil d’un jeune orphelin à l’amitié, à la culture, à la sexualité dont le parcours émancipateur se poursuivra dans l’exil. Erri De Lucca touche à coup sûr sa cible lorsqu’il mêle le réalisme trivial à la fable et quand l’observation traversée d’une flèche poétique pointe vers la frontière floue où les sentiments s’emmêlent, douleur, crainte, colère, douceur, compassion, amour. Le geste ou le comportement qui s’en dégagent sont neufs, précis, efficaces ainsi de l’usage du couteau lors d’un combat improvisé. Les chemins pris par les personnages sont nets et sans retour en arrière. Qui n’a pas rêvé de croiser dans sa vie don Gaetano, double d’Erri De Luca, présence bienveillante et guide infaillible dont la finesse psychologique permet de percer les abcès et d’anticiper les coups, semblant toujours disposer d’une longueur d’avance sur le destin des hommes ?
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[Le jour d'avant le bonheur | Erri De Luca, Danièle Val...] |
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Chimèle
Sexe: Inscrit le: 29 Juil 2007 Messages: 123 Localisation: Drôme
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Posté: Mer 18 Aoû 2010 13:42
Sujet du message: [Le jour d'avant le bonheur | Erri De Luca, Danièle Val...]
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Récit d'une éducation et d'une transmission. Education et initiation d'un jeune garçon, sans père ni mère, qui vit seul dans un réduit d'un immeuble napolitain. Son guide : Don Gaetano, le gardien de l'immeuble, un homme riche de savoirs, de sagesse, d'humanité, un homme qui transmet.
Le récit est ancré dans les ruelles, les traditions, les petites gens, la langue de Naples et aussi dans son histoire récente (pour le narrateur), celle de la seconde guerre mondiale et de la libération de la ville.
Ce livre est d'une grande richesse/densité, comme le sont aussi les personnages.
" J'écoutais les histoires de la ville et je la reconnaissais comme étant la mienne. Sa citoyenneté m'était donnée à la petite cuillère par Don Gaetano. C'était l'histoire d'un grand nombre de personnes qui se serraient pour former un peuple. Elle avait été vite oubliée. Elle était bonne comme la morue à la poèle. Il arrive que des heures grandioses s'abattent comme des bouffées de libeccio contre les barrières, qu'elles durent trois jours et qu'elles laissent de l'air propre dans les poumons."
page 124
"Je rentrai à la maison en continuant à penser aux cours. Il y avait une générosité civile dans l"école publique, gratuite, qui permettait à un garçon comme moi d'apprendre. J'avais grandi en elle et je ne mesurais pas l'effort d'une société pour s'acquitter de cette tâche. L'instruction nous donnait de l'importance, à nous les pauvres. Les riches s'instruisaient de toute façon. L'école donnait du poids à ceux qui n'en avaient pas, elle rendait égaux. Elle n'abolisait pas la misère mais, entre ses murs, elle permettait l'égalité. La différence commençait au dehors." page130
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[Le jour d'avant le bonheur | Erri De Luca, Danièle Val...] |
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