Prenez L'île au trésor de Stevenson, faites de Jim une jeune fille de bonne famille nommée Ermintrude (sic).
Ajoutez le Robinson Crusoë de Defoe, ou Vendredi ou la vie sauvage de Tournier (réécriture du précédent en version jeunesse) en faisant une fois encore du héros une héroïne.
Mêlez au tout quelques mythes maoris, des pirates cannibales, un perroquet mal élevé ainsi qu'un cataclysme destructeur en guise d'introduction.
Traitez pour finir tous ces éléments avec la verve de Terry Pratchett et vous obtenez Nation.
On pourrait croire à lire ce qui précède que ce dernier opus de Pratchett n'est qu'une resucée d'écrits existants, sans autre intérêt que le style de l'auteur (suffisant à mon sens mais peut-être pas pour tous les lecteurs), il n'en est rien, je n'ai fait là que camper grossièrement le contexte.


Comme à son habitude, l'auteur offre plusieurs niveaux de lecture et traite d'une foule de sujets à travers son livre. Sont ainsi abordés la méthodologie scientifique et la transmission du savoir, la relativité de la bienséance, l'accession à la maturité, la diversité culturelle, les fondements de la sociologie et encore bien d'autres sujets dignes de réflexion.
Comme toujours aussi, c'est un ouvrage bourré d'humour, on s'identifie sans peine aux protagonistes et le récit progresse sans accroc, toutes caractéristiques qui le rendent très difficile à lâcher en cours de lecture.

Bref, c'est du Pratchett et du bon. Lisez-le, vous ne le regretterez pas.

Une petite île dans l'océan Pacifique, une grande vague va l'engloutir, laissant derrière elle deux survivants, ou disons deux personnes qui vont essayer d'y survivre.
ça pourrait faire penser à du Robinson Crusoë, mais en fait ce n'est pas du tout ça, c'est toute une histoire sur la mort, la perte de ses repères, de la religion, du pourquoi et du comment de la religion, le poids des ancêtres, des habitudes.
C'est définitivement du Terry Pratchett, comme on l'aime, drôle, mais pas seulement, triste, parfois, instructif et qui fait réfléchir, mais sans avoir l'air de trop y toucher. Un régal qui se dévore en quelques jours...