Isabelle Filliozat fait partie des psychothérapeutes qui prônent une approche très “soixante huitarde” de l’éducation: ne jamais gronder un enfant même s’il a désobéi, car cela risque de l’humilier et le rabaisser. D’ailleurs elle n’aime pas le terme “éducation” mais préfère celui “d’accompagnement” de l’enfant.

Personnellement j’ai beaucoup de mal à adhérer à une approche aussi manichéenne. Je ne comprends pas pourquoi gronder, lorsqu’un interdit ou un ordre clairement posé à été transgressé, est nécessairement synonyme d’humiliation. Somme toute il n’y a pas que les droits et le respect de l’enfant - mais aussi les droits et le respect du parent. Dans ce livre l’enfant semble avoir beaucoup de droits mais peu de devoirs... et je le trouve plutôt culpabilisant pour nous parents (elle répète à plusieurs reprises que les émotions refoulées et mal gérées par les parents pendant l’enfance risquent de ressortir sous forme de cancer ou d’infarctus à l’âge adulte!!).

Cette réserve étant posée, plusieurs chapitres m’ont intéressé grâce aux pistes qui sont données: comment aider un enfant à surmonter une peur, comment l’aider à gérer ses crises de colère, comment pratiquer l'écoute empathique afin de faire parler et comprendre l'enfant, ou encore comment nous aider nous à maîtriser nos colères (car il est vrai que les enfants ont le don de parfois nous faire sortir de nos gonds).

Au final mon avis est en demi-teinte: des passages intéressants, dont j’ai bien envie de tester les conseils, alternent avec des passages/exemples que j’ai trouvé très caricaturaux et exagérés.

l'auteur explique en quoi les émotions de l'enfant et des parents doivent être exprimées et accueillies, pour que chacun se développe en harmonie. aimer un enfant, c'est l'aider à exprimer sa peur, sa douleur.
elle est contre la lecture de contes trop durs aux enfants comme ceux de Grimm. Pourtant les enfants les aiment pour dépasser leurs peurs.