Une très belle adaptation de la nouvelle d'Albert Camus. Le travail de Jacques Ferrandez est tout en sensibilité : il met en valeur un arrière-pays algérien magnifique, en insérant des planches à l'aquarelle à côté de dessins au crayon pour suivre l'histoire mais aussi l'humanisme d'un héros qui est quasiment un traître.

N'ayant pas lu la nouvelle, je vais m'y plonger pour compléter cette découverte.

Un bel album s'inspirant d'une nouvelle de Camus (L'hôte, extrait de 'l'exil et le royaume).

Le personnage central est un instituteur pied noir qui enseigne et habite dans une petite école perdue en plein milieu de nulle part.

L'auteur est un habitué de la mise en images d'œuvres littéraires (Benaquista, Pagnol, Begag). Il a également publié une vingtaine de carnets d'orient...le sujet de l'Hôte est donc parfaitement appréhendé : le dessin à l'aquarelle est sobre, pur et envoutant.

Désert ocre, blanchi par une chute de neige. Petite maison construite au milieu d'un vallon perdu. Enseignant solitaire, méditatif, silencieux mais heureux.

Un jour, un gendarme amène un prisonnier et charge l'instituteur de le livrer à la commune voisine. L'instituteur refuse de se mêler d'un conflit qui ne le regarde pas...il y sera projeté malgré lui.

Une belle histoire, peu de dialogues, des images qui sortent du cadre pour envahir la page...un bel album.