Mes envies de relectures sont relativement limitées, car inversement proportionnelles à la longueur de la liste des livres à découvrir pour la première fois, qui incessamment s'allonge...
L'une d'entre elles me titillait pourtant depuis un certain temps. J'étais collégienne lors de ma première lecture de "L'aiguille creuse", proposée par un professeur de français dans le cadre du programme scolaire.
J'avais quasiment tout oublié de l'intrigue, mais gardais le souvenir d'une vive émotion suscitée par le personnage d'Arsène Lupin et de ce qu'il vit personnellement dans cet épisode de ses aventures, ainsi que du déroulement de l'épisode final (fait remarquable pour moi qui oublie en l’espace de quelques jours, la fin de presque tous les romans que je lis). Malgré l'absence conséquente de toute surprise quant au dénouement de l'histoire, je n'ai pourtant pas été déçue.
Je craignais de me trouver face à un texte vieilli, mais "L'aiguille creuse", bien qu'écrit en 1909, n'a pas pris une ride ! L'écriture de Maurice Leblanc, fluide et alerte, est en effet intemporelle, et n'est pas le seul de ses talents. Je me suis de nouveau passionnée pour le canevas de son intrigue parfaitement maîtrisée, riche en rebondissements, et pour les personnages qu'il met en scène, Arsène Lupin en tête. Remarquable est l'omniprésence de son charismatique héros au regard du faible nombre d'apparitions dont, finalement, il nous gratifie. Son intelligence, son inventivité et son élégance lui ont taillé une telle réputation que la seule évocation de son nom suffit à alimenter les conversations et à échauffer les esprits...
Il semble pourtant avoir trouvé, au début de "L'aiguille creuse", un adversaire à sa mesure. Isidore Beautrelet, lycéen doué pour la rhétorique et féru d'énigmes policières, résout avec une surprenante rapidité le mystère d'un vol commis par Arsène Lupin au château d'Ambrumésy, en Normandie. Ce qu'il ignore, c'est que cette affaire n'est que le début d'une folle aventure mêlant secrets d'Histoire et passion amoureuse. La lutte entre Isidore et Arsène Lupin, sous les auspices d'un respect mutuel des deux adversaires, prendra des détours inattendus.
Je ne vous en dirai pas plus... "L'aiguille creuse" est un roman intelligent et prenant, dont on découvre peu à peu toute la complexité, et que l'on apprécie pleinement en se laissant surprendre par la succession de péripéties que l'auteur fait vivre à ses personnages.
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