Un Sénateur, une jeune femme, un bête accident: le Sénateur (qui n'a pas de nom, qui n'est que ça, un homme un peu épais, vieillissant) parvient à sortir de la voiture. Pas la jeune femme, qui meurt noyée, et peut-être étouffée par ses souvenirs, m'a-t'il semblé.
Ce roman, ce sont ses dernières heures, ses dernières pensées, qui reviennent en boucle, imperceptiblement différentes, modifiant des détails, construisant le tableau d'une journée qui finit dans le drame, mais aussi le portrait d'une jeune femme curieusement opaque (mais je ne suis pas certaine d'avoir tout bien compris).
Je n'ai pas aimé. Cela faisait longtemps que je voulais lire un Joyce Carol Oates, j'avais hésité devant "Blonde" et finalement renoncé, mais celui-ci étant plus court et extrêmement connu, je me suis lancée en étant presque assurée d'adorer, de passer un bon moment du moins. Mais je n'ai accroché ni à l'histoire (où est le roman "qui stigmatise le déclin moral, spirituel et intellectuel de la société américaine" vanté par la 4ème de couverture??), ni au style (je comprends bien l'intérêt des "boucles", des souvenirs ressassés qui projettent une image fragmentée comme des reflets sur l'eau trouble de la mémoire, mais à lire j'ai trouvé ça vraiment ennuyeux).
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