Du roman d'Edogawa Ranpo, "Le Lézard noir", on pourrait dire que :
-les ficelles de l'intrigue sont quelque peu grossières...
-les personnages sont brossés de manière caricaturale...
-le style n'a rien de très original...
...et pourtant, il se dégage de ce récit un charme indéniable, qui tient en partie à ces caractéristiques, justement, dont on subodore rapidement qu'elles relèvent davantage d'une démarche volontaire de l'auteur que d'une manifestation de sa maladresse ou de son manque de talent.
Ses héros à la personnalité presque schématique, son histoire à rebondissements multiples et invraisemblables font de ce roman une sorte d’œuvre hybride, mélange de polar et de conte, dont la lecture s'avère fort ludique.
J'y ai également retrouvé le genre d'atmosphère qui baigne "La bête aveugle", du même auteur, mêlant la nature glauque de certains éléments du récit à l'aspect généralement cocasse de l'intrigue.
Edogawa Ranpo fait ici s'affronter Akechi, détective perspicace, obstiné, et Le Lézard noir, belle mais vénéneuse malfaitrice dont l'objectif est de kidnapper la jeune Sanaé afin d'obtenir comme rançon le célébrissime diamant dont le père de la victime est le riche propriétaire.
Les ruses utilisées par les deux adversaires sont parfois ingénieuses, souvent étonnantes... Travestissement, astuces d'illusionniste, et sollicitation de leur capacité de raisonnement m'ont régulièrement fait penser au personnage d'Arsène Lupin.
Certes, "Le Lézard noir" ne ma laissera sans doute pas un souvenir impérissable, mais il m'a permis de passer un bon moment, et ce n'est déjà pas si mal !
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