Par ce roman, autobiographie, quête du passé, confession d'un homme-enfant, Frédéric Beigbeder nous et se donne sincèrement. Roman oui, car la vie est un roman, et oeuvre majuscule d'un auteur qui atteint à l'universalité du roman : se donner aux autres.
A travers ses pérégrinations d'enfant riche, ses souffrances quand ses parents divorcent, ses difficultés à surmonter son frère aîné, sa manie de reproduire adulte les erreurs du père, etc. on se voit convoqué à nous questionner sur nous-mêmes et nos fragiles certitudes.
Ce livre est un médicament pour l'auteur. Il a fait la paix avec lui-même. C'est aussi une potion pour le lecteur.
Avec un roman français, enfin, on atteint l'écrivain dans sa vérité. Ses mots ne peuvent plus nous jouer désormais comme Beigbeder le faisait allègrement auparavant.

Un écrivain se fait embarquer au poste de police après avoir consommer de la drogue sur la voie publique. De sa geôle, il se remémore petit à petit son enfance et nous emmène dans les années 1970.
J'ai passé un bon moment en lisant ce livre, étant petite fille durant ces mêmes années, il m'a été agréable de retrouver les mêmes souvenirs(société de consommation) que l'auteur.
Mais la réflexion est plus profonde que cela, elle explique les douleurs de l'enfant face au divorce de ses parents et ce qui peut en découler sur son avenir, sa vie.

abandon

Parcours intéressant et bien écrit.

J'ai beaucoup aimé ce roman, le premier que je lis de Beigbeder. J'avais un a priori plutôt négatif sur cet auteur, et j'ai été très agréablement surprise. Le style est agréable à lire, le contenu intéressant, certaines des réflexions que se fait Beigbeder sur notre société sont très justes.

Frédéric Beigbeder est pris en pleine rue, avec son ami le Poète, en train de se faire un rail sur le capot d'une Christler noire, par la police, la nuit. Vers la fin du récit, il précisera que si le Procureur n'avait pas cru bon d'alerter la presse à ce sujet, il n'aurait pas jugé bon non plus de publier son aventure.
Par des récits parallèles qui finiront par se rejoindre, Beigbeder va relater l'histoire de sa famille maternelle et paternelle au XXème siècle, jusqu'au XXIème et celle de son délit, suivi de sa garde à vue, qui sera prolongée au-delà même de ce que la police attendait. Privilège de la notoriété.
Ce qui paraissait inexplicable dans son psychisme (amnésie sur toute son enfance) va soudain s'expliquer et se dissiper pendant cette même garde à vue. Sur la plage de Guéthary, lieu qui achève et lave les souillures, Beigbeder transmettra à sa fille toute sa lignée.

Je n'ai pas lu grand chose de cet auteur "99 francs" puis celui-ci, mais je suis toujours étonnée de la hargne de certains lecteurs (par exemple sur Amazon.fr). On croirait qu'on épingle un imposteur, un petit prétentiard des lettres, on ironise ad hominem. M'enfin, il me semble que j'ai lu beaucoup de romans analogues dans le style et dans l'autofiction qui, eux, sont portés au pinacle, tout aussi inexplicablement. Personnellement, ce livre m'a moi-même interrogée. Il fera probablement partie des rares de cette année que je relirai un jour.