Quelle descente aux enfers ! C'est l'un des romans les plus sombres de la saga.
Je retiendrai quelques scènes cultes comme la fessée au lavoir, le festin autour de l'oie sous le regard amusé des passants, la petite Lalie morte à 8 ans sous les coups de son soulard de père, l'amour platonnique entre Gervaise et le forgeron Goujet, le delirium tremens de son mari Coupeau.
On y découvre aussi l'enfance d''Etienne (la bête humaine) de son frère Claude et de leur demi-soeur Nana.

L'Assomoir est le deuxième chef d'oeuvre de Zola avec . Certes je n'ai pas tout lu, loin de là mais il est tellement riche, les personnages ayant tous une véritable identité. Zola dépeint la réalité sociale du prolétariat parisien de la fin du XIXe siècle.
Les personnages sont poignants, Gervaise bien sûr atteint le summum par sa déchéance dans l'alcool. Quant à la violence envers les femmes et les enfants, elle semble suinter des pages de ce roman comme tous les vices bien décrits de l'Assomoir, qui est le nom du bar mal famé.
Des scènes sont admirablement peintes par Zola comme celle du combat des blanchisseuses.
L'auteur se réclamait d'un genre, le naturalisme, dont il était le principal écrivain, sinon le promoteur.
Certes, il y a des longueurs, des descriptions longuettes, mais il faut admettre que la vitesse a beaucoup évolué depuis (et comment !) dans tous les domaines. Mais pas toujours dans le sens du progrès !

Dédicacé au "grand ami Flaubert, en haine du goût", L'assommoir, parce qu'il peignait sans complaisance la condition ouvrière, la folie née de la misère et de l'alcool, provoqua une nouvelle bataille d'Hernani

Un roman qu'on ne présente plus et où on retrouve toutes les qualités de style et d'analyse de Zola. C'est le premier roman de la série où tous les personnages sont des ouvriers, dépeints avec un réalisme sans indulgence (on a reproché à Zola de ne pas idéaliser ses ouvriers) mais avec beaucoup de compréhension.
Pour être en accord avec son sujet, c'est aussi le premier roman où Zola emploie l'argot, non seulement dans les propos de ses personnages mais aussi dans son texte, audace qui a choqué à l'époque de la parution.
En relisant ce roman, j'ai trouvé une analogie entre la déchéance inéluctable due à l'alcoolisme avec "retour à Brooklyn" de Selby et la déchéance inéluctable due à la drogue ou à l'intoxication par certaines émission de télévision.