une BD au fort joli graphisme, aux belles et grandes images.
Problème: cette BD m'a été présentée dans le cadre d'un spectacle pas banal, en l'occurrence une projection des planches, de la musique, les deux auteurs qui commentent, qui racontent les histoires avec les images qui défilent.
et ça c'était grand, c'était bien, c'était prenant, je n'y croyais pas trop avant que ça commence, mais j'étais embarquée complètement dans le récit et les images.
Du coup, la BD à côté paraît bien vide...
La seule leçon que j'y vois, c'est que peut-être dans la lecture d'une BD il ne faut pas se contenter de regarder les images et de lire les bulles, peut-être faut-il aussi en profiter pour lire derrière l'image, inventer son propre contexte, ses propres intermédiaires, imaginer, rêver, s'évader, et pour ça, merci aux auteurs (vraiment leur spectacle, c'était quelque chose).

Cette nouvelle histoire dans le monde des Cités obscures est plutôt un conte ; par sa longueur, son message diffus. Elle est bien liée aux précédents épisodes : toujours cet univers à la frontière entre le nôtre et l'utopie. Une utopie, techniciste façon Jules Verne, qui a eu son heure de gloire mais qui est décadente et a mauvaise mine.
Il me reste l'impression d'un travail pas complètement abouti. L'annexe "Retour à Taxandria" présente le projet du cinéaste Raoul Servais : initialement ce n'était pas destiné à être un livre, mais un film. Sans cette annexe, sans des cases qui prennent le quart de la page, la BD serait bien mince. Heureusement, le travail graphique de François Schuiten est toujours impressionnant. C'est un plaisir de s'arrêter sur certaines planches qui sont presque des études architecturales. Dans ces cas-là, on retrouve l'ambiance de "La tour", "La fièvre d'Urbicande"...

De très beaux dessins d'une ville anéantie par un mystérieux cataclysme, le dernier enfant de la cité part à la recherche de la vérité... j'ai d'autant plus aimé cette BD que j'ai eu l'occasion de la voir sur grand écran, avec une musique rendant l'atmosphère mystérieuse et Schuiten / Peeters racontant l'histoire... une très bonne idée que les dessinateurs devraient adopter plus souvent que de simple dédicaces.