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Les notes de lectures recherchées

7 livres correspondent à cette oeuvre.

Il y a actuellement 4 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).

Notation moyenne de ce livre : (4 livres correspondant à cette oeuvre ont été notés)

Mots-clés associés à cette oeuvre : cecite, survie

[L'aveuglement | José Saramago]
Auteur    Message
ingannmic



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 22 Aoû 2008
Messages: 737
Localisation: Mérignac

Posté: Ven 22 Oct 2010 13:44
MessageSujet du message: [L'aveuglement | José Saramago]
Commentaires : 0 >>

"L'aveuglement" désespérait sur ma PAL depuis de longs mois que je daigne un jour lui accorder un peu plus qu'un vague regard fuyant...
Je l'avais, certes, bien feuilleté distraitement, mais j'avoue que ce rapide examen m'avait effrayée : voici un roman dont le texte se présente tout d'un bloc, avec pour unique ponctuation des virgules (très nombreuses, car les phrases sont souvent très longues) et des points, pas de guillemets ni de retour à la ligne pour introduire les dialogues, aucun alinéa... j'imaginais tout cela d'une densité bien indigeste !
Et d'après ce que j'ai cru comprendre, José Saramago a écrit tous ses romans sur ce même modèle. Personnellement, je ne vois pas très bien ce que cela apporte au récit, à part peut-être l'instauration d'un rythme de lecture particulier imposé par l'auteur ? Ceci dit, je serais de mauvaise foi si j'affirmais que cette caractéristique stylistique m'a gênée durant ladite lecture. En réalité, je m'y suis rapidement accoutumée, pour m'immerger totalement dans une intrigue qui s'est avérée particulièrement prenante.

Cela commence avec une épidémie de cécité fulgurante et extrêmement contagieuse. Tant qu'elle ne touche que quelques dizaines d'individus, les autorités contrôlent plus ou moins la situation, en plaçant en quarantaine les personnes atteintes ainsi que leurs proches, soupçonnés d'être porteurs du mystérieux virus. Seulement, la maladie s'étend si rapidement que les responsables chargés de maîtriser ladite situation sont débordés, d'autant qu'ils ne tardent pas eux-mêmes à être contaminés... et c'est le début du chaos. Les villes se retrouvent privés d'électricité et d'eau courante, les lieux de quarantaine sont de moins en moins approvisionnés en nourriture, alors qu'ils accueillent de plus en plus de monde.
C'est dans l'un de ces centres de quarantaine que se déroule la majeure partie du récit. Nous y suivons plus particulièrement un groupe des personnes ayant contracté "le mal blanc" (puisque c'est ainsi qu'est surnommée cette étrange cécité) au début de l'épidémie. Parmi elles, un femme n'a pas été contaminée, mais a feint de l'être dans le but de rester auprès de son mari, ophtalmologue. Elle utilise cet avantage pour venir en aide à ses compagnons de fortune, sans toutefois leur avouer qu'elle voit, de peur de devenir l'esclave des quelques dizaines d'aveugles qui peuplent bientôt les lieux. Dans cet espace qui devient vite confiné, et où la nourriture vient bientôt à manquer, les natures se révèlent. Certains font preuve de sansg-froid et d'esprit de solidarité, mais beaucoup se montrent agressifs, égoïstes, voire violents, allant jusqu'à profiter abusivement de la situation.. .

"L'aveuglement" m'a donné le sentiment d'être une expérience à laquelle se serait livré l'auteur dans un laboratoire issu de son invention. Comme s'il s'était dit : "imaginons un monde où l'homme ne verrait plus. Quelles seraient les conséquences de cette cécité généralisée sur son comportement, sur ses relations avec autrui ?"
D'ailleurs, l'anonymat dont il entoure ses personnages, qui ne portent ni nom ni prénom, mais qu'il désigne par certaines caractéristiques, physiques ou autres ("la jeune fille", "le médecin", "le vieillard au bandeau noir"), et l'absence de repère spatio temporel (il ne cite ni lieu ni date) contribuent à renforcer cette impression que ce récit est à la fois complètement imaginaire, tout en permettant à chacun de s'y reconnaître, de s'identifier à l'un des héros.
Passé un premier temps où l'individu devenu aveugle fait l'apprentissage de sa vulnérabilité et de sa dépendance, il devient ensuite de moins en moins soucieux de sauvegarder des apparences qui, par définition, n'existent plus, ou du moins sont faussées, puisque personne ne le voit ! Oubliées la pudeur, le besoin d'intimité physique, et le respect des "bonnes manières"... Comme si, finalement, l'homme ne se conduit en tant qu'être humain "civilisé" que parce qu'il est motivé par l'image qu'il renvoie à l'autre, et non par principe ou conviction.

Il m'a semblé évident que cet "aveuglement" était à comprendre au sens propre comme au sens figuré. L'intérêt de ce roman ne réside pas que dans son intrigue plutôt captivante. Il est également le prétexte d'une réflexion sur l'aveuglement de la conscience, qui génère irrespect d'autrui et abandon de toutes les valeurs que l'on ne peut mettre en œuvre que lorsque l'on "voit" l'autre : la solidarité, l'assistance et la compassion.


http://bookin-ingannmic.blogspot.com/
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[L'aveuglement | José Saramago]
Auteur    Message
parsifal



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 16 Sep 2007
Messages: 457
Localisation: Belgique

Posté: Lun 13 Sep 2010 21:01
MessageSujet du message: [L'aveuglement | José Saramago]
Commentaires : 0 >>

Un impressionnant travail de Saramago sur la cécité du genre humain : non pas celle physique qui tenaille les protagonistes du roman, mais celle intellectuelle qui émerge chez les personnes dont les règles de vie se font balayer pour quelque motif que ce soit. Saramago enrichit une histoire déjà chargée de significations profondes en utilisant un style déconcertant pour le lecteur, qui n'a pas de points de repère auxquels s'agripper et qui doit nécessairement se laisser transporter par le flux des mots : la ponctuation est manquante, les noms propres des protagonistes sont manquants, on passe du discours direct à l'indirect sans solution de continuité.
Sans oublier, pour les passionnés du genre, la vision post-apocalyptique et les terrifiantes déchirures que l'auteur peigne sans demi-mot. Un livre qui fait réfléchir, de lecture parfois ardue, mais qui récompense amplement les efforts fournis.
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[L'aveuglement | José Saramago]
Auteur    Message
Momo



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 04 Oct 2005
Messages: 443

Posté: Dim 13 Déc 2009 11:45
MessageSujet du message: [L'aveuglement | José Saramago]
Commentaires : 0 >>

"Un homme, assis au volant de sa voiture, attend devant un feu rouge. Il devient soudain aveugle. C'est le début d'une épidémie qui se propage à une vitesse fulgurante à travers tout le pays. En quarantaine dans un hôpital ou livrés à eux-mêmes dans la ville, privés de tout repère, les hordes d'aveugles devront faire face à ce qui, en l'homme, est le plus primitif : la volonté de survivre à n'importe quel prix. Seule une femme n'a pas été frappé par "la blancheur lumineuses". Sauta-t-elle les guider hors de ces ténèbres ?" (4èmè de couv.)
Ces hommes et ces femmes libérés du regard des autres deviennent de véritables animaux. L'auteur met en scène la nature humaine dans toutes ses bassesses. La violence de certains engendre dans un petit groupe (celui de la "oui-voyante") un élan de solidarité qui donne un espoir.
Les phrases très longues, les paragraphes compacts sans guère de ponctuations ni retour à la ligne (même dans les dialogues) accentuent l'égarement.
Malgrè tout j'ai lu ce livre d'une traite (commencé à 20H et terminé 5 heures plus tard) et je l'ai beaucoup aimé.
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[L'aveuglement | José Saramago]
Auteur    Message
Latulu



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 19 Avr 2006
Messages: 315

Posté: Sam 16 Sep 2006 11:56
MessageSujet du message: [L'aveuglement | José Saramago]
Commentaires : 0 >>

Tout comme si l'auteur voulait déstabiliser ses lecteurs comme les sont ses personnages frappés subitement de cécité, le roman est écrit quasiment sans passage à la ligne, sans aucun tiret et guillemets pour signifier les dialogues. J'ai trouvé ce procédé pénible à la longue et j'avoue que mon plaisir de lecture en a été gâché. Dommage parce que cette histoires d'aveugles rejetés au ban de la société est très intéressante. Cette métaphore fait immédiatement penser à la Shoah et plus généralement à la rapide déshumanisation de toutes les minorités traitées en parias.
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