Encore un livre audio, diffusé par France Culture. Relecture professionnelle.
Cf. avis sur mon blog.

Julien Sorel, fils d'un charpentier battu par ses frères, est dévoré d'une ambition forcenée. Sa maîtrise du latin et les récits d'un ancien grognard de Napoléon sont ses seuls atouts. Avec le premier il obtient la place de précepteur dans la famille de Rênal. Avec le second, il se forge une ligne de conduite qui l'amènera au plus haut bien auprès de Mme de Rênal.
Pour faire taire les rumeurs, ce jeune ambitieux qui hésite entre la carrière militaire et la prêtrise va s'enfermer dans un séminaire où il s'apercevra que la bassesse des idées y est égale à celle de la haute société.
La seconde partie se déroule à Paris alors qu'il travaille dans la biliothèque du marquis de La Mole où à force de tactiques (l'épisode des lettres emphatiques écrites à la Maréchale de Fervaques est très drôle) il séduira sa fille, la fantasque et altière Mathilde.
Alors qu'il est près de l'épouser, une lettre envoyée au marquis par Mme de Rênal exposant le caractère machiavélique de Julien, vient tout compromettre. Par dépit amoureux envers son ancienne maîtresse, Julien va lui tirer dessus pendant une messe. Il sera condamné à mort mais les deux anciens amants seront réunis pendant ces derniers jours.
Un roman fort et émouvant. Mieux construit que Lucien Leuwen qui reprend le thème de la comparaison de la société provinciale et parisienne.

Je n'avais pas aimé ce livre dans ma jeunesse. Là, je l'ai lu avec plaisir. J'ai seulement trouvé. un peu longs les balancements de Mathilde entre l'amour et l'orgueil

C'est un classique du Figaro et, comme le "Maupassant" il est truffé de fautes d'impression..C'est vraiment dommage! Ces auteurs méritaient mieux et les lecteurs aussi!
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Un exemple de narration, largement en avance sur son temps

Je ne fais pas l'affront de proposer ici un résumé de ce grand classique. Pourquoi ce roman maintenant ? Parce que je n'avais jamais lu Stendhal. Parce que du XIXè siècle je n'ai quasiment rien lu, à part Flaubert, Maupassant, Hugo, Jules Verne. D'ailleurs, il faudra que j'attaque Dumas, Balzac, Zola (!), Alfred Jarry (j'y tiens), quelques grands poètes (Rimbaud, Baudelaire, Verlaine...) Pfiou du boulot en perspective !

A propos de ce roman-ci, il faut reconnaître que c'est de toute évidence un monument. Il y a une peinture des moeurs et de la société du XIXè siècle, très intéressante. Mais il s'agit surtout de l'histoire d'un jeune homme, Julien Sorel happé par l'orgueil et l'ambition, aux prises avec des histoires d'amour impossibles. L'écriture a pour moi été un obstacle assez difficile à surmonter. C'est certainement pourquoi il convient de le lire beaucoup plus tôt, à un âge ou on a l'esprit plus souple :) Le rythme de l'histoire m'était lui aussi assez pénible. On a parfois des ellipses et des raccourcis incroyables alors qu'on va passer des dizaines de pages et chapitres entiers dans les méandres de l'amour, la psychologie des personnages. Car c'est le trait marquant de cet auteur au XIXè siècle : l'approche psychologique, voire existentielle même de ses héros. Les caractères sont d'une grande richesse, parfois caricaturaux (les curés, les hommes politiques). Julien Sorel lui-même n'est pas exempt de tout reproche. Grand humaniste, fier, mais justement orgueilleux, ambitieux, amoureux calculateur... Les femmes qu'il croisent sont tantôt naïves, simples, mais aussi philosophes, "aimables", complexes...
Bref pour l'amateur de SF et de policier, c'est un peu dur !