2 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 2 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
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[Un fou ordinaire | Edward Abbey] |
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Auteur |
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1996 Localisation: Nîmes
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Posté: Sam 27 Nov 2010 21:09
Sujet du message: [Un fou ordinaire | Edward Abbey]
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Les éditions Gallmeister savent faire des beaux livres en toute sobriété (splendide photographie noir & blanc en vision panoramique sur la couverture reprise pleine page en 3e de couverture, typographie et impression soignées, absence de coquilles et autres bas reliefs disséminés habituellement par manque de correction [et de relecture] chez les éditeurs empressés, notes éclairantes du traducteur en bas de page, etc.) à partir d’œuvres nord-américaines souvent inédites en France et d’un grand intérêt. Edward Abbey (1927-1989) fait certainement partie pour moi des auteurs essentiels que l’Amérique ait pu produire au XXe siècle, que j’ai pu lire et comprendre. Un fou ordinaire est un recueil de textes composites qui tiennent du journal de route, de la conférence universitaire ou du commentaire photographique dont le fil directeur reste l’attraction irrésistible des déserts américains de l’Ouest sur l’homme debout que fut Edward Abbey. Il est aujourd’hui enterré presque incognito dans le désert. Seuls ses amis connaissent l’emplacement de sa tombe. Son livre élégiaque est ponctué de prières incantatoires : « Puissent vos sentes être légères, solitaires, minérales, étroites, sinueuses… ». La préface d’Edward Abbey est éclairante et donne d’emblée le désir d’en savoir plus avant même d’entrer dans le vif du sujet. Il cite des photographes et des auteurs jugés comme étant de haut vol dont la plupart demeurent inconnus dans nos vieilles contrées aux paysages fatigués. Le premier texte d’une bonne cinquantaine de pages, « En marchant dans les montagnes du désert », relate l’expédition pédestre solitaire d’Edward Abbey, d’un point vague du désert du Sonora, à l’ombre d’un cactus saguaro, au lieu-dit Stone Tanks [les réservoirs de pierre], jusqu’à la ville minière de Bagdad, à travers quatre chaînes de montagne. Son sac à dos fait vingt-six kilos avec ses huit litres d’eau : « […] un quart de mon poids sur les épaules. Ce ne devrait pas être une charge excessive. » Trouver de l’eau en conservant le cap va devenir une pensée récurrente, obsédante. Il faudra compter sur la présence aléatoire de l’eau dans les tinajas, ces rares cuvettes naturelles en pierre, répertoriées sur les cartes « magnifiques, précises et généralement fiables » de l’United States Geological Service. La trivialité de la marche transparaît dans la simplicité relative des pensées et des comportements, la sueur, la soif, les muscles douloureux, les orteils comprimés et la réalité dans sa ‘beauté nue’ qui vient frapper de plein fouet et c’est fort. L’auteur apparaît bel et bien vivant et donne à sentir le pouls du monde. Pourquoi ? Dans quel but ? Peut-être tout simplement parce qu’un telle randonnée : « Ca laisse une lueur dorée dans la tête. »
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[Un fou ordinaire | Edward Abbey, Jacques Mailhos (Tradu...] |
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amiread1
Sexe: Inscrit le: 16 Mar 2007 Messages: 812 Localisation: Chateaudun
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Posté: Ven 04 Sep 2009 11:54
Sujet du message: [Un fou ordinaire | Edward Abbey, Jacques Mailhos (Tradu...]
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Commentaires : 2 >> |
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Ce livre est une compilation de textes éparts de Edward Abbey. Préfaces de livres de photos, textes de conférences,comptes-rendu de descentes de canyons et de randonnées dans le désert.
Abbey est-il un écologiste comme nous le dit la 4e de couverture ? Réponse de normand... En effet quoi de commun entre le rebelle américain assez proche de la "Deep ecology" (sans les excès de celle-çi...) et nos Voynet, Mamère,Cohn Bendit ? l'alter égo de Abbey sur mer serait le "captain" Paul Watson, ce canadien bête noire des baleiniers nippons et norvégiens.
Abbey ne se soucie pas de taxe carbonne, de pistes cyclabes où du taux d'ozonne dans l'air , et encore moins de sujets sociétaux chers à nos Verts. Pour Abbey tout dans la civilisation (celle occidentalo-industrielle pour faire simple) est trop ; trop d'industrie, trop de routes, trop de lobbies militaro-industriels, trop d'assistance, et...trop de gens sur cette pauvre terre.Pour lui revenir à la bougie ne serait pas un problème, il le souhaite presque. En fait c'est un vrai américain ; rebelle, individualiste et un tantinet réactionnaire.Mais attention de ne pas faire d'amalgame. Certes Abbey vomit le Progrès mais il n'est ni raciste ni "conservateur" sur un plan social et politique. Seule lui importe la préservation des espaces vierges et leur diversité animale et végétale. Tout cela balancé avec un humour décapant et émaillé de citations de Platon,Sartre ou Thoreau ; car Monsieur à des lettres ! d'ailleurs je lui dédit, modestement et par delà les années cette phrase de Schopenhauer qui me semble bien résumer le problème.
"Quand, épuisant vos greniers et ceux du passé, vous aurez porté plus haut encore votre entassement de sciences et de richesses, l'homme en se mesurant à un pareil amas en serat-il moins petit ? "
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