Cf. note de lecture sur mon blog.

Je n'en reviens toujours pas vraiment d'avoir été lire une pièce de Sophocle pour le plaisir, tellement j'avais été traumatisée par la lecture d'Antigone au lycée. Mais j'aime énormément l'Électre de Giraudoux, et j'ai beaucoup aimé Les mouches de Sartre, et je me suis dit qu'il serait peut-être intéressant de remonter aux sources.
J'ai dévoré la pièce en une journée (il faut dire qu'elle est très courte). J'ai été surprise par le fait que l'action se déroule en très peu de temps, deux heures de temps subjectif au maximum, qui couvrent tout depuis le retour d'Oreste à Argos jusqu'au meurtre de Clytemnestre et Égyste.

Ce déroulement extrêmement rapide fait que les personnages m'ont semblé être en quelque sorte des condensés d'eux-mêmes : ils n'ont que le temps de se présenter et d'expliquer le sentiment qui les pousse à agir dans cette tragédie. Du coup, ils ont l'air d'être l'incarnation d'un unique sentiment, l'essence de personnages de tragédie.

La tragédie enfin vient du fait qu'ils ne peuvent pas s'empêcher d'agir comme ils le font, même si ça n'a pas forcément de sens. Ainsi qu'Électre le dit à sa mère (qui venait d'expliquer qu'elle avait tué Agamemnon pour venger leur fille aînée qu'il avait offerte en sacrifice aux dieux) : "Si nous tuons l'un pour en avoir tué un autre, tu dois mourir toi-même afin de subir la peine méritée".
Ceci ne l'empêchera pas de demander à Oreste d'à son tour tuer Clytemnestre pour venger Agamemnon...