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Les notes de lectures recherchées

6 livres correspondent à cette oeuvre.

Il y a actuellement 4 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).

Notation moyenne de ce livre : (4 livres correspondant à cette oeuvre ont été notés)

Mots-clés associés à cette oeuvre : absurde, amour, communication, litterature francaise, paris, python, roman contemporain, serpent, solitude, tendresse

[Gros-Câlin | Romain Gary]
Auteur    Message
apo



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 23 Aoû 2007
Messages: 1965
Localisation: Ile-de-France

Posté: Lun 23 Fév 2009 16:37
MessageSujet du message: [Gros-Câlin | Romain Gary]
Commentaires : 11 >>

Deuxième roman que je lis d'Emile Ajar-Romain Gary: il me procure tout autant de jouissance. Sentiment que cet homme a réellement touché aux problématiques les plus importantes de notre temps - ici la solitude, l'impossibilité de vivre sans amour, l'incommunicabilité, et les pathologies mentales qui s'en ensuivent (schizophrénie affective) - avec génie et avec brio. Je suis ravi de voir que sa recherche linguistique magistrale n'était pas le seul fait de La Vie devant soi.
Je ressens tout le tragique d'une phrase comme: "L'amitié a joué un rôle énorme, décisif dans ma vie, car c'est incontestablement ce qui vous manque le plus qui vous joue des tours..." (p. 128) chez un écorché vif qui a mis fin volontairement à ses jours. Je suis persuadé que la grandeur de cet auteur vient de la SINCERITE de son récit, et me demande la raison profonde de l'invention de ce second pseudonyme (j'espère trouver une réponse dans l'ouvrage posthume Vie et mort d'Emile Ajar).
Je suis aussi particulièrement sensible à l'humour (noir) de ce roman, par ex. dans le chapitre consacré à la descente du python d'un étage à travers les canalisations (4 mots différents inventés pour désigner le vagin de Mme Champjoie du Gestard), et dans celui qui relate l'arrivée des collègues du travail à son domicile un samedi après-midi, alors que seule Mlle Dreyfus était invitée et attendue...
Je trouve entièrement fondamentale la fin dite "écologique" du manuscrit de 1974, étonemment et criminellement idiote l'amputation qui en fut imposée lors de la première édition, aussi bien au regard du sens global du roman que de son rythme narratif. Aussi, je convie tous ceux qui ont lu l'édition précédente à celle-ci de 2007 et l'ont aimée, à se procurer la dernière, car cette fin "écologique" (je ne comprends pas pourquoi l'auteur l'appelle ainsi) est complètement incontournable.
Par contre, si le fil rouge des références continuelles aux résistants Jean Moulin et Pierre Brossolette m'est entièrement clair, j'ai du mal à comprendre la raison des références tout aussi fréquentes et évidemment essentielles au débat sur l'avortement (l'exergue du roman faisant foi), si ce n'est par son actualité au moment de la rédaction de l'ouvrage. Je prie celle ou celui qui aurait des idées sur ce sujet de m'en faire part.
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[Gros-Câlin | Romain Gary]
Auteur    Message
andras



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 20 Sep 2005
Messages: 1800
Localisation: Ste Foy les Lyon (69) -- France

Posté: Lun 31 Déc 2007 12:49
MessageSujet du message: [Gros-Câlin | Romain Gary]
Commentaires : 0 >>

On a rarement écrit avec autant de force ni autant d'humour (forcément noir) combien l'homme avait besoin d'amour et qu'il savait si mal si prendre pour le donner ou le recevoir. Un des sommets de la littérature du XXème siècle à mon avis.
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[Gros-Câlin | Romain Gary]
Auteur    Message
sylviou



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 20 Avr 2006
Messages: 459
Localisation: Suisse - Neuchâtel

Posté: Mer 25 Juil 2007 11:45
MessageSujet du message: [Gros-Câlin | Romain Gary]
Commentaires : 2 >>

Michel Cousin habite à Paris et travaille dans les statistiques. Lors d'un voyage au Maroc, il ramène chez lui un python, qu'il nommera Gros-Câlin, et qu'il va aimer puisqu'il n'a personne d'autre à aimer et à serrer dans ses bras.

Michel Cousin se sent seul, a tant d'amour à donner. Michel Cousin est enfermé dans son monde à lui, décalé, seul au milieu de Paris et de ses trop nombreux habitants. Incompris de ses collègues de travail, de ses voisins.

Une histoire que j'ai trouvé attachante mais un style qui m'a un peu rebutée : jeux de mots, mots utilisés pour d'autres, de l'absurde, digressions diverses... bof !!

"Moins on existe et plus on est de trop"
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[Gros-Câlin | Romain Gary]
Auteur    Message
Max




Inscrit le: 10 Aoû 2006
Messages: 403

Posté: Lun 06 Nov 2006 22:30
MessageSujet du message: [Gros-Câlin | Romain Gary]
Commentaires : 2 >>

Michel Cousin vit à Paris, travaille dans les statistiques et rêve d’une idylle avec Melle Dreyfus, une collègue. Mais surtout Michel Cousin souffre atrocement de solitude. Alors, pour combler le vide de son existence et à défaut de trouver l’amour chez ses contemporains, il adopte un serpent python, Gros-Câlin, capable de l’enlacer dans une puissante étreinte affectueusement. Mais élever un python de 2,20 mètres dans un 20m2 parisien n’est pas chose aisée...

Progressivement le lecteur comprend que le reptile est en fait une projection ou un prolongement de Michel Cousin lui-même. Il matérialise l’inadéquation du personnage à son environnement, sa peur de la solitude et son besoin d’affection et de liberté, son récit étant un poignant cri d’angoisse.

Ce livre repose à la fois sur l’histoire et sur le langage. En effet dès les premières lignes de ce livre-monologue inattendu Romain Gary met en garde le lecteur sur le langage employé par Michel Cousin : «Je dois donc m’excuser de certaines mutilations, mal-emplois, sauts de carpe, entorses, refus d’obéissance, crabismes, strabismes et immigrations sauvages du langage, syntaxe et vocabulaire». Oui mais voilà, ces calembours, légers délires, mots employés pour d’autres, incorrections langagières volontaires et insensées, et autres figures de style, bien qu’ayant une vertu comique, m’ont passablement ennuyés et même agacés par leur surabondance. Honnêtement, j’ai eu du mal à finir ce récit.

Malgré cela j’ai relevé certains passages particulièrement farfelus, corrosifs, tendres ou simplement rigolots que j’ai bien apprécié et qui m’ont permis de persister et de finir la lecture de ce récit saugrenu :
«Il ne s’agit pas seulement de tirer votre épingle du jeu, mais de bouleverser tous les rapports du jeu avec des épingles.»
«Moi, j’étais ailleurs, avec mon sourire qui était content de me revoir.»
«D’ailleurs, mon problème principal n’est pas tellement mon chez-moi mais mon chez-les-autres. La rue. Ainsi qu’on l’a remarqué sans cesse dans ce texte, il y a dix millions d’usagés dans la région parisienne et on les sent bien, qui ne sont pas là, mais moi, j’ai parfois l’impression qu’ils sont cent millions qui ne sont pas là, et c’est l’angoisse, une telle quantité d’absence. J’en attrape des sueurs d’inexistence.»
«Beaucoup de gens se sentent mal dans leur peau, parce que ce n’est pas la leur.»
«Le fauteuil, surtout, m’est sympathique, avec son air décontracté, qui fume la pipe, en tweed anglais ; il semblait toujours se reposer après de longs voyages et on sentait qu’il avait beaucoup de choses à raconter.»
«L’amour est peut-être la plus belle forme du dialogue que l’homme a inventé pour se répondre à lui-même.»
«Peut-être qu’il entendait une musique intérieure formidable, avec caisses, violons et percussions et il voulait la faire écouter au monde entier dans un but de générosité, mais il faut un public, des amateurs, de l’attention, et des moyens d’expression, les gens n’aiment pas s’habiller et se déranger pour rien. C’est ce qu’on appelle, justement, de concert. La musique à l’intérieur est une chose qui a besoin d’aide extérieure, sans quoi elle fait un bruit infernal parce que personne ne l’entend.»
«Chacun de vous est entouré de millions de gens, c’est la solitude.»
«Jaime les coquelicots à cause du nom qu’ils portent, co-que-li-cots. C’est gai et il y a même là-dedans des rires d’enfants heureux.»


_________________________

Romain Gary, de son vrai nom Roman Kacew, est un romancier français d'origine russe, né le 8 mai 1914 à Vilnius (Lituanie), mort (suicide) le 2 décembre 1980 à Paris. Il a publié Gros-Câlin sous le pseudonyme d'Émile Ajar en 1974.

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