C'est une très belle histoire (vraie ?), écrite dans un style simple et fluide qui ne peut laisser personne indifférent. Le sujet : sur fond de condition féminine en Iran, une jeun fille de 15 ans en prison nous raconte comment elle en est arrivée là. Le style est simple, fluide, sans description choc.

Quatrième de couverture:
" J'ai quinze ans, je m'appelle Fatemeh, mais je n'aime pas mon prénom. Je vais être pendue bientôt..."
L'amour fusionnel d'une adolescente pour sa tante muette, l'amour passionné de celle-ci pour un homme tournent au carnage dans l'Iran des mollahs. Chahdortt Djavann fait un récit court, incisif et dénué de tout artifice. Ecrite dans un cahier, par une adolescente de quinze ans en prison, La muette est une histoire qu'on n'oublie pas.

Note:
Un récit tragique et terrible. On en sort désolé. Le style simple, dense, est très efficace. Ce que j'ai regretté, c'est que l'auteur l'ait romancé à l'excès en en faisant un texte parvenu - par miracle- à une journaliste française. Je trouve que l'histoire se suffisait à elle-même et que nue, elle en aurait eu davantage de force.
Chahdortt Djavann, a quitté l'Iran pour la France en 1993

Fatemeh a quinze ans, et elle porte dans les yeux et dans le coeur le souvenir de sa tante, tuée sur la place publique. Sa faute? Avoir fait l'amour avec l'oncle maternel de Fatemeh alors qu’elle avait déjà été promise comme épouse à un autre, un mullah. Adultère, donc, de plus sans être mariée. « La muette » : voilà comment était appelée cette tante aussi belle que silencieuse, qui avait choisi le silence comme un art de vivre, parce que se taire signifiait, peut-être, ne pas trahir la vérité, faites d’épreuves trop douloureuses à dire.
Et maintenant, il touche à Fatemeh, la nièce fidèle. Épousée à ce même mullah auquel avait été promise comme épouse la muette, forcée à subir la violence sexuelle d'un homme qu’elle n'aime pas et les vexations de ses autres femmes, elle a tué son mari et le fruit de cet amour violent - une enfant qui aurait, à son tour, subi le destin des femmes iraniennes.
En prison, donc, pendant qu'elle attend la peine atroce qui a déjà emporté la muette, Fatemeh écrit le récit de son histoire et évoque celle de sa tante. Des femmes seules, impuissantes, mais unies par la volonté de s'opposer au fondamentalisme islamique.
Une histoire iranienne qui est aussi l'histoire des droits piétinés de toutes les femmes du monde. Un journal qui frappe au ventre et à la conscience du lecteur. Et qui nous dit, avec la lucidité des choses vraies, des simples mots de toujours qui ne sont pas entendus : jamais plus de violence.