La noce d’Anna est un court roman paru en 2005 et écrit par une mauricienne qui vit actuellement en France : Nathacha Appanah. La narratrice est romancière et journaliste, c’est une femme un peu fantaisiste, pas conformiste pour deux sous et qui marie sa fille, Anna. Celle-ci, 23 ans est à l’opposé de sa mère, beaucoup plus conventionnelle, rangée, consciencieuse. Sonia, la mère ne comprend pas bien pourquoi elles se ressemblent si peu, elles ne partagent pas le même idéal de vie, en effet le mariage de sa fille la réjouit peu, elle aurait préféré qu’Anna soit un peu moins sérieuse, qu’elle profite davantage de sa jeunesse avant de s’engager avec un huissier de justice qui d'ailleurs ne lui plaît pas beaucoup...

Cette perspective du mariage c’est un peu l’heure du bilan pour Sonia. Le roman commence le 21 avril, jour de la noce puis la narratrice va faire marche arrière, elle revient sur son passé : son amour avec le père d’Anna, son métier d’écrivain, sa vie en Europe et surtout sa relation avec sa fille qu’elle aime tant et qu’hélas, elle sent lointaine ; il y a très peu de complicité entre elles et elle le regrette. Ce roman dit aussi la peur de l’avenir, de la solitude après le départ d’Anna, c'est une introspection, Sonia cherche des réponses à ses questions en fouillant ses souvenirs. Voilà, donc c’est un petit livre attachant, qui se lit rapidement et qui ne tombe pas dans le pathétique, la nostalgie à outrance. Et puis finalement, cette journée que Sonia appréhende tant ne sera pas aussi ennuyeuse qu’elle l’avait imaginé…

Un brin langoureux, mais tellement tendre, sensible et pudique. Une journée racontée par Sonia, pas une journée ordinaire : celle où sa fille (unique) se marie... Une journée qui se déroule sous nos yeux et sous la plume de l'auteur...

joli roman sur les relations mére-fille .On ressort bouleversé après la lecture de ce livre plein d'amour et de douceur.

Je cite car je serai seulement capable de paraphraser :
"J’ai savouré ce texte, court, rythmé, pétri d’humour, ces phrases simples et pleines à la fois ; une telle vérité dans cette relation des rapports mère – fille, des « foultitudes » de lignes que l’on a envie de souligner tellement on s’y reconnaît.
C’est la journée de noce d’Anna, mais c’est aussi un moment où Sonia, sa mère, qui l’a élevée seule, sans modèle, en inventant chaque jour, à l’écoute de sa fille mais préservant aussi sa vie à elle, où Sonia, donc, se souvient de toute cette part de vie qui aboutit ce jour-là.
Oui vraiment, une belle rencontre littéraire, un moment de bonheur simple de lecture."
Hélène Camus, libraire à Combourg (35)
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voir la note de lecture de momo :)

suite à des réclamations du grand manitou (voir les messages ci-dessous) voici un complément de note de lecture :)

Une belle écriture pour une histoire très émouvante. J'ai aimé lire ce roman d'une seule traite, on y croit et on s'y retrouve. Sonia nous livre ses joies, ses peines, ses doutes et on se reconnait nous aussi dans toutes ces émotions là.
Encore MERCI Mosava pour ce partage de lecture.

« Sur le mur, la robe est accrochée comme un tableau de chasse. Elle est belle, sans doute un peu sage mais, qu'importe, c'est le jour d'Anna. Aujourd'hui, 21 avril, je marie ma fille, je laisserai de côté mes pensées de vieille folle, je serai comme elle aime que je sois : digne, bien coiffée, bien maquillée, souriante, prête à des conversations que je suivrai avec un enthousiasme feint et qui ne me laisseront aucun souvenir, parée pour butiner d'invité en invitée, mère parfaite que je serai aujourd'hui. Je me cacherai pour inhaler mes Fumer Tue.
Je marie ma fille, aujourd'hui. Cette phrase bondit dans ma tête tandis que je la regarde dormir. J'ai quarante-deux ans et je marie ma fille aujourd'hui. J'ai soudain l'impression d'être sortie de mon corps, de flotter au-dessus d'Anna endormie et de moi-même, de regarder tout cela comme on regarde un film, de me dire que cela ne peut pas m'arriver, pas à moi. J'aurais souhaité être sage le jour du mariage de ma fille... »


À l’occasion du mariage de sa fille, Anna, Sonia, écrivain et mère célibataire, se repasse les années écoulées et se questionne par rapport à son rôle auprès de sa fille, elle se souvient de la jeune fille qu’elle a été.
J’ai adoré ce roman, peut-être parce que je me suis tellement reconnue en Sonia. Mais pas seulement, ça serait réducteur de s’arrêter à ce sentiment. C’est un magnifique roman (j’ai voté pour lui au salon du livre). L’écriture est subtile, élégante, délicate, sensible. C’est un vrai bijou.

« Votre fille a vingt ans, que le temps passe vite… »

Lisez-le, que vous soyez mère ou pas.

Mamoune, je suis sur que tu l’aimeras autant que moi.