Un livre culte (à juste titre !), à lire et à relire ...

451 degrés Fahrenheit, c'est la température à laquelle un livre s'enflamme et se consume. Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres dont la détention est interdite pour le bien collectif.
Montag, le pompier pyromane, se met pourtant à rêver d'un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l'imaginaire au profit d'un bonheur immédiatement consommable. Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement pourchassé par une société qui désavoue son passé.

Ce livre est parfois obscur, certains passages énigmatiques, mais l'idée de fond est bien menée et parle de résistance dans un pays submergé par la tyrannie technicienne et le règne de l'image sur les relations (et sur le livre). Bien sûr, il y aurait des choses à redire sur les idées véhiculées (comme si le livre ne pouvait pas lui aussi diffuser de la propagande...). Cependant, le roman nous emmène dans des zones où j'ai pu retrouver des sensations de la vraie vie vécue (heu... ça se dit?), le décalage entre "les autres" et moi, etc. Bref, très bien vu. Je vais me coltiner la réalisation cinématographique de Truffaut maintenant, pour voir ce que ça donne!

Deux nouvelles, dans mon édition (qui n'est pas celle de la couverture), suivent F451. Il s'agit de "Le terrain de jeux" et de "Manana". La première raconte l'angoisse d'un père à l'idée de mettre son gamin au terrain de jeux, où les enfants sont violents (très violents). Au final, il fait un marché avec le responsable du terrain de jeux et échange sa vie de père contre la vie de son fils (il prend sa place au terrain de jeux), afin de subir les coups à la place de son fils. C'est beau l'amour! Et là il se rend compte que tous les enfants du terrain de jeux sont des adultes qui ont pris la place de leur enfant, et qui en sont tellement amers qu'ils se font du mal.
La deuxième raconte une révolution, où le mot d'ordre est l'extermination des blancs, les oppresseurs des peuples, par vengeance de tout le mal occasionné dans l'Histoire. Un couple essaye de survivre et - bien que personnellement innocents (quoi que certains comportement inconscients ne font pas d'eux de vrais innocents) - se dirigent vers une mort inéluctable. Une fin plutôt allégorique, qui pourrait faire réfléchir, mais qui peut donner une impression de queue de poisson pour ceux et celles qui aiment qu'on leur explique ce qu'ils doivent penser (ce qui est, je l'avoue, mon premier réflexe de consommateur).

Dans un futur (pas si) lointain, la société est tenue hébétée devant les programmes de télévision et des "pompiers" ont pour mission de brûler les livres qui pourraient amener les gens à réfléchir et donc à être perturbés. Mais quelques personnes résistent, refusent ce monde superficiel. Guy Montag, un pompier, est l'un d'eux.
Ce livre, pourtant ancien, est une dénonciation de la dérive de nos sociétés modernes. Heureusement, l'espoir existe au travers des hommes-livres, mémoires vivantes de ce qui fut écrit autrefois.

un roman court mais marquant. Une société dont les livres sont bannis, où l'imagination, les rapports humains, n'ont plus de valeur, où tout le monde doit être pareil... tout est sécurisé, les pompiers servent à brûler les livres et les maisons où ils ont été cachés... Un de ces pompiers, Guy Montag, se sent mal à l'aise, et va dévier "du droit chemin"...

Un roman qui fait réfléchir, qui est toujours d'actualité, sans doute encore plus que quand il a été écrit...

Après avoir regardé le film en DVD, j'ai eu envie de relire le livre.
Le film est très fidèle au livre, mais j'ai noté deux différences importantes qui font que je n'ai pas de préférence mais les considère comme complémentaires.
Le film est plus précis, mieux construit, et se termine sur une scène d'une grande beauté, qui ne figure pas dans le livre.
En revanche, comme toujours, le livre est plus profond, et j'y ai ressenti, plus qu'une dénonciation de systèmes totalitaires, l'affirmation de l'importance de la mémoire (en cela un livre, le passeur, que j'ai lu récemment en est proche) et du risque de se tromper de bonheur à la recherche de plaisirs superficiels, risque qui me semble fort présent dans la civilisation actuelle et plus insidieux encore que le totalitarisme.

Facile à lire et distrayant, ce livre présente une société dirigée par la télé, et dans laquelle les livres sont devenus interdits. Une vision étonnamment moderne pour ce livre écrit en 1955.

Une étrange histoire d'un monde futuriste ou les livres sont censurés, brûlés, par les pompiers, garants du nouvel ordre policier de ce monde étrange et effrayant. Et le livre raconte l'histoire de ce pompier qui se retourne contre le système...

Passionnant, bien que la fin et chute soit plus qu'étrange, en tout cas pour moi. Au final, je garde un meilleur souvenir du film de F Truffaut ;)

Une découverte.

Exceptionnel! Un livre de science-fiction? Hélas, si je n'avais pas su qu'il avait été écrit au début des années 50, j’aurais pensé à une description seulement un peu « fantaisiste » de la réalité dans laquelle nous vivons.
Au contraire, Bradbury prédit un futur/notre présent impressionnant, dans lequel donner le feu aux livres et/ou à tout document imprimé est seulement un moyen d’abrutir les hommes, leur enlever la parole, aussi bien écrite que dite, et les jeter dans une réalité parallèle faite seulement de télévision et d'automobiles.
Aux personnes, surtout les téléspectateurs, sont enlevés aussi les souvenirs non seulement les pensées, on leur enlève la possibilité de réfléchir, de parler, on enlève des maisons les vérandas, qui étaient dans le temps un lieu de retrouvaille de la famille pour bavarder, paresser ou tout simplement prendre du bon temps.
Mais cette réalité si terrible est telle à ce point éloignée de celle dans laquelle nous vivons quotidiennement, où désormais tout est un succédané de choses plus naturelles ?

j'ai été vraiment agréablement surprise par ce livre (un classique dirons nous à lire un jour.....voilà qui est fait). Comme mots clés j'ai mis "passé" et "futur", j'aurais pu mettre présent également tellement ce livre n'a pas pris une seule ride qu'il est visionnaire et toujours d'actualité......c'est effrayant.
J'ai beaucoup aimé et été terrorisée par la nouvelle du "jardin d'enfants"....plus jamais je vais regarder un innocent petit jardin d'enfants du même œil.!!

Un roman qui, ma foi, a plutôt bien vieilli, empreint de philosophie plutôt que d'anticipation technologique.
Cela ne l'empêche pas d'épingler quelques travers de notre temps comme la télé-réalité ou les oreillettes qui nous évitent d'avoir à écouter nos voisins.
Ou encore la sur-information :
[...] Bourrez les gens de données incombustibles, gorgez-les de «faits», qu'ils se sentent gavés, mais absolument «brillants» côté information. Ils auront l'impression de penser, ils auront le sentiment du mouvement tout en faisant du sur-place.
Mais Bradbury a écrit cette histoire en 1953 pendant les sombres années de la Guerre Froide à la grande époque du maccarthisme, des listes noires et de la chasse aux sorcières, à un moment où le fracas des bombes de la guerre résonnait encore.
Il nous décrit un monde où les bombardiers survolent les villes en rugissant pendant que les pompiers recyclés brûlent les livres et pourchassent les rêveurs.
[...] - Qu'est-ce qui s'est passé ?
- On a brûlé un millier de livres. On a brûlé une femme.
- Et alors ?
...
- Tu n'étais pas là, tu ne l'as pas vue. Il doit y avoir quelque chose dans les livres, des choses que nous ne pouvons pas imaginer, pour amener une femme à rester dans une maison en flammes; oui, il doit y avoir quelque chose. On n'agit pas comme ça pour rien.
L'occasion de rappeler une belle phrase qui date de 1820, celle du poète allemand Heinrich Heine (qui serait resté méconnu si les national-socialistes allemands, fervents adeptes des autodafés, ne s'en étaient pris à ces bouquins plus de cent ans après) :
Là où l’on brûle les livres, on finit par brûler les hommes.
Le bouquin de Bradbury se termine en apocalypse, seule façon semble-t-il de détruire tout ce qu'il y a de mauvais avant que l'humanité ne renaisse de ses cendres.
Une note sombre qui résonnait différemment dans les années 60 puisqu'aujourd'hui le spectre de l'apocalypse nucléaire s'est éloigné avec le réchauffement de la planète et la fin de la guerre froide.
D'autres peurs biologiques ou terroristes sont venus changer notre perception de la fin de notre monde.

"Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres dont la détention est interdite pour le bien collectif.
Montag, le pompier pyromane, se met pourtant à rêver d'un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l'imaginaire au profit d'un bonheur immédiatement consommable."

Que dire de plus? Dans notre société de surconsommation et de censure dangereusement croissante, ce chef-d'œuvre est à lire ou relire d'urgence!