Plongée sentimentale, exotique et littéraire dans la cour du roi Henri II, à la fin de son règne : la princesse de Clèves ("beauté parfaite", mariée de fraiche date) et le duc de Nemours (fringuant célibataire) parviendront-ils à s'avouer leur amour ? Le suspens est savamment entretenu par l'auteur qui sait manier les subjonctifs à la perfection. A part cette intrigue et quelques éléments de décor (comme le tournoi où Henri II perdra la vie), ça sonne un peu creux et tout cela tire un peu en longueur. Mais bon, c'est "La princesse de Clèves" quand même ...

Même avis qu'Elisala, les méandres de la cour m'ont franchement ennuyé, par contre, je me suis laissée accrocher par les déboires amoureux de Cette belle princesse.

C'est tout sauf "un roman pour guichetière" (pour reprendre les paroles de notre cher président)
C'est une magnifique oeuvre du 17eme siècle et il ne faut pas oublier cela car ce n'est pas seulement une magnifique histoire romanesque c'est aussi une oeuvre historique ! Écrite en plus par une femme qui manie divinement sa plume...
C'est une très belle leçon de vertu que nous offre Madame de La Fayette.

L'amorce: une demoiselle épouse un homme sans l'aimer, par raison, mais un autre homme va un peu compliquer la situation...

Voilà une histoire qui touche au mythe! bon certes, l'écriture date de l'époque des précieuses, pour dire qu'elle n'est pas d'une simplicité et d'une légèreté faramineuses, les sentiments, eux-mêmes, très précieux, sont exprimés avec moult précautions, circonvolutions, tout cela se noie parfois dans des histoires de rois, reines et intrigues de cour qui me passent un peu par dessus la tête....
Mais voilà, ça touche au mythe, c'est l'amour, les sentiments, je me suis revue moi même à l'adolescence quand je craquais pour un garçon, que je n'osais pas lui dire, que je ne savais pas comment interpréter son comportement, quand je ne savais pas quoi faire de tous ces hormones en trop. Je ne suis pas sûre que Mme de Lafayette aurait goûté une telle manière de parler de sa princesse de clèves, peu importe.
Bon, malgré tout, la fin du livre est désespérante, on a un peu envie de la baffer, la princesse, à certains moments, mais je n'en dirai pas plus...

Le Prince de Clèves, ébloui par la beauté de la jeune Mlle de Chartres, lui demande sa main. Celle-ci accepte et devient Princesse de Clèves par l'effet d'un mariage, sans amour de sa part.

Elle si jeune, si belle, si intelligente, si sensible ne pouvait qu'irradier et attirer malgré toute sa vertu le regard d'autres hommes, plus jeunes.
Et ce bel homme est M. de Nemours qui va lui faire la cour, à qui elle dira non, car elle est mariée et pour finir à qui elle dira oui.
L'aveu à M. de Clèves sera lourd de conséquences.

Bien sûr il faut passer le cap de la langue qu'on appelle précieuse mais qui n'est pas artificielle. Bien sûr ce roman est bien "immobile" en regard du rythme des romans actuels.
Mais c'est beau !

La première partie (qui fait tout de même un tiers du volume) où sont présentés les personnages et les intrigues de la Cour du roi Henri II est plutôt rébarbative.
Heureusement, elle est rachetée par la suite, les états d'âme de Mme de Clèves et du duc de Nemours.
Je n'ai pas aimé non plus le style de ce "premier roman français".