8 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 5 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
Mots-clés associés à cette oeuvre : amour, armenie, armenien, cohabitation, enfance, etranger, famille, identite, interculturalite, iran, litterature-etrangere, litterature persane, minorite armenienne, moyen-orient, musulman, religion, roman, souvenir
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apo
Sexe: Inscrit le: 23 Aoû 2007 Messages: 1954 Localisation: Ile-de-France
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Posté: Lun 30 Oct 2023 14:41
Sujet du message:
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Tous les ingrédients de l'écriture de Zoyâ Pirzâd que j'aime tant sont là : une forme de narration qui se rattache à la tradition persane de la nouvelle, une prose délicate et sensible faite d'ellipses et de détails de l'intimité domestique, du quotidien, de petits événements et d'objets minuscules ; et enfin la complexité et la conflictualité des relations entre les genres, entre femmes appartenant aux différentes générations (les affiliations opérant à générations alternées...), surtout entre les communautés arménienne et musulmane qui se côtoient, coexistent en bonne intelligence, mais ne sauraient se mélanger sans que des drames ne s'ensuivent...
Les trois chapitres de ce court roman se déroulent chacun la veille de Pâques, à trois moments éloignés de la vie du narrateur, Edmond Lazarian. Dans le premier, celui-ci est un garçon de douze ans, le monde est décrit à l'aune de son âge et de ses jeux d'enfant avec la petite Tahereh, la fille du concierge de l'école arménienne, seule musulmane autorisée à y être scolarisée, à s'intégrer à la culture minoritaire-majoritaire. Cette amitié entre enfants est plus ou moins bien tolérée ; mais le drame, c'est que la mère de Tahereh ait été surprise au domicile du directeur de l'école !
Dans le deuxième, le protagoniste est lui-même père de famille et directeur d'école, sa fille unique Alenouche annonce son intention d'épouser un Musulman et demande à son père d'intercéder auprès de la famille qui se réunira le jour de fête ; un voyage à deux, retour aux origines familiales suffira-t-il à recoudre la déchirure provoquée par cette décision ?
Dans le troisième, il est désormais veuf et quasi retraité, n'ayant pour seule relation sociale que son ancienne subordonnée et amie intime de son épouse, Danik, qu'un amour de jeunesse pour un Musulman a forcée à l'exil et au célibat et a failli l'ostraciser de son lieu de travail ; un non-dit pesant fait porter à la « mésalliance » d'Alenouche la culpabilité pour la mort de sa mère : l'intercession de Danik suffira-t-elle à relier le père à sa fille ?
Cit. :
« [Tahereh:] - Je ne comprends pas pourquoi tu as peur de cet endroit ! me dit-elle. Ils sont tous morts. Il n'y a pas de raison d'avoir peur d'un mort. Tu crois qu'un mort va te frapper ? T'embêter ? Papa, lui, il nous frappe ma mère et moi. Il nous embête. Moi, c'est de papa que j'ai peur. Non ! Je n'ai pas peur, je le hais ! S'il pouvait mourir !
Elle porta une main à sa joue. Je la regardai. Elle pleurait. Je ne l'avais jamais vue pleurer. Je mis la main sur son épaule. Elle s'écarta vivement, se leva et s'éloigna. Il y avait quelque chose d'étrange dans sa démarche. Je restai assis un moment à couper des herbes en morceaux. » (pp. 54-55)
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[Un jour avant Pâques | Zoyâ Pirzâd] |
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Message |
rosaee
Sexe: Inscrit le: 05 Fév 2009 Messages: 225 Localisation: Escalquens
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Posté: Ven 12 Juil 2013 13:52
Sujet du message: [Un jour avant Pâques | Zoyâ Pirzâd]
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beau livre :l'amitié d'un arménien et une jeune musulmane ;la vie quotidienne des femmes; les fêtes religieuses...une belle évasion pour le lecteur , de la finesse et de la poésie .
vue par un garçon de 12 ans
"La mère de Tahereh était la plus mince et la plus grande. Elle parlait peu. Elle ne marchait pas, elle glissait...elle me faisait penser à la houle marine qui vient chatouiller les coquillages sur les bancs de sable avant de les retirer calmement. "
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[Un jour avant Pâques | Zoyâ Pirzâd] |
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elisala
Sexe: Inscrit le: 09 Mar 2006 Messages: 786 Localisation: Paris, idf
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Posté: Lun 18 Avr 2011 16:43
Sujet du message: [Un jour avant Pâques | Zoyâ Pirzâd]
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Un garçon, une culture, trois époques.
Un livre rapide et percutant. Peut-être un peu trop rapide pour être suffisamment percutant, mais on sent bien malgré tout ce que l'auteure a voulu faire passer : le poids des coutumes, de la religion, l'enfermement que peut être la famille.
La légèreté du livre m'a quelque peu perturbée : c'est vraiment très rapide et peu détaillé. Mais en même temps, c'est très agréable, et retrospectivement j'ai apprécié ce côté tout juste esquissé, suggéré, tout en finesse, au fond.
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[Un jour avant Pâques | Zoyà PirzÃd] |
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Message |
mazel
Sexe: Inscrit le: 08 Déc 2008 Messages: 366 Localisation: france
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Posté: Ven 01 Mai 2009 10:25
Sujet du message: [Un jour avant Pâques | Zoyà PirzÃd]
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Commencé et terminé hier soir... Un très court roman, très poétique...
Difficile de résumer l’intrigue de ce court roman, mais c’est un vrai bijou !
A travers trois fêtes de pâques, c’est toute la vie d’Edmond qui va nous être racontée, mais c’est aussi toute la vie quotidienne de la communauté arménienne d’Iran qui est décrite.
Construit en trois temps, enfance, maturité, vieillesse, on découvre une culture, un mode de vie.
Tout un petit monde : famille, amis, voisins, prend vie avec beaucoup de finesse, de tendresse et d’humanité.
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[Un jour avant Pâques | Zoyâ Pirzâd] |
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Message |
vanillabricot
Sexe: Inscrit le: 11 Sep 2008 Messages: 32 Localisation: Ankara
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Posté: Mar 30 Sep 2008 12:41
Sujet du message: [Un jour avant Pâques | Zoyâ Pirzâd]
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A quelques jours de mon départ, tant attendu, en Turquie il n'était pasétonnant que je craque pour ce joli livre d'une écrivain arménienne.
C'est toute cette région du moyen-orient qui m'attire. L'Arménie, en plus, m'intéresse par son histoire, par l'histoire de son peuple que représente pour moi le grand monsieur qu'est Aznavour, par son exception religieuse dans la région, par le pays en lui même et les paysages que je lui devine, par le voyage que j'y ferai InchAllah un jour...
Lors d'une virée en librairie, je me suis donc laissée tenter par l'occasion qu'était ce livre de découvrir la littérature arménienne et sur l'Arménie.
Et j'ai bien fait.
Le livre est divisé en 3 parties qui évoquent chacun 3 moments de la vie du narrateur, réfugié arménien en Iran, à différents moments de sa vie, mais toujours quelques jours avant Pâques.
Ces 3 parties sont l'occasion de découvrir les femmes qui ont été importantes au cours de sa vie: sa meileure amie d'enfance, musulmane et son premier amour ; sa femme douce et conformiste ; sa fille qui veut épouser un "persan": un non-arménien ; sa mère indifférente à la pression de sa communauté arménienne ; sa grand-mère rigide ; sa collègue : sa dernière confidente.
L'occasion aussi de découvrir son petit village natal au bord de la Mer Caspienne, et plus tard la ville cosmopolite de Téhéran.
Le thème du sentiment d'appartenance à son peuple/pays m'est cher. Sur fond de souvenir du génocide, à renfort de rédactions sur les "devoirs envers notre pays", à force de vénérer la seule dame du village à avoir connu, "en vrai", l'Arménie,... ce livre est aussi un Voyage au coeur de la communauté arménienne exilée qui tente de préserver son identité à tout prix.
C'est un roman court et sensible, qui a en plus, pour qualité de nous faire découvrir l'Iran sous un angle particulier et intéressant.
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