Classique et plaisir de lire

Olala! Mais quel ennuie! Ça ne m'arrive pas souvent - pour ne pas dire jamais... - de planter un livre à la moitié de ma lecture mais là...!

Bovary mal est un âne, d'une inutilité incroyable. Bovary femelle s'ennuie dans son couple (mais pas autant que nous, lecteurs...), elle n'est pas satisfaite de sa position sociale... alors elle lorgne à côté, s'attire des ennuies inévitables et finit - enfin - par se suicider. Mais quelle histoire.

C'est pour dire, le seul passage qui m'ait décroché un sourire est la scène de mort de Mme Bovary 1ère du nom. (Je n'ai plus le livre sous la main, j'essaierai de retrouver ça...)

Je ne voudrais pas vexer les fervents admirateurs de cette grande oeuvre de la littérature française alors je dirais simplement que le romantisme ne doit pas être fait pour moi... Peut être dans une autre vie?

J'aime le romantisme, non, c'est vrai, je déconne pas.
J'aime le romantisme d'Oscar Wilde, par exemple. Ou bien celui de Christian Bobin, de Baudelaire ou autres poètes dits "romantiques".
Mais Flaubert... Tiens, pour dire : je me suis arrêté pile à la moitié du livre. Ca me gonfle!!! Il n'y a rien qui m'intéresse dans cette histoire. Bovary est atteinte d'un ennui dans son couple tel qu'elle louche sur d'autres mecs. Et ça, c'est l'intrigue. Et ça fouille les sentiments : elle avait la gorge gonflée, elle se pâmait, elle lui dit : arrêtez de vous approcher de moi comme ça, vous me faites mal... C'est bon, j'ai ma dose.

Conscient qu'il s'agit d'une oeuvre magistrale de la littérature française, j'ai mis un 2,5. Généreux, non?

Emma épouse le docteur Bovary espérant ainsi commencer à vivre, mais l'ennui va s'emparer de son quotidien, son mari lui paraît médiocre (il échouera en opérant un pied bot). Lors d'un bal elle croit reconnaître ce que pourrait être sa vie, une vraie vie. A travers ses amants, le vicomte Rodolphe et le clerc Léon, elle découvrira les joies de l'amour mais aussi les bassesses des hommes. Ruinée, elle s'empoisonne et Charles Bovary découvrant son infidélité en meurt peu après.

Jean Yanne tient parfaitement le rôle du pharmacien dans le film !

«Un infini de passions peut tenir dans une minute.»

C'est une histoire de la médiocrité, de cette déception que nous éprouvons au moment où nous découvrons que le réel est aussi le médiocre et l'ennui. C'est le récit d'une confrontation entre ce que pourrait être nos vies à ce qu'elles sont. C'est une lente prise de conscience de l'échec. C'est le récit de la déchéance d'une femme trop romanesque, le romanesque résidant en ce mouvement qui va du rêve au réel.

C'est le roman d'Emma. Le roman d'une femme mal mariée à un mari médiocre. Une femme condamnée entre ses aspirations, rêves, chimères et désirs, ses vaines aventures avec des amants égoïstes et l'étroitesse d'une société bourgeoise et dévote. L'issue ne peut en être que fatale.

C'est, aussi, l'histoire du roman français. Gustave Flaubert consigne dans une préface que son projet en écrivant Madame Bovary était d'en finir avec sa période romantique. Dès lors, on peut voir dans Madame Bovary non pas une critique du romantisme, mais plutôt une critique teintée d'ironie des excès du romantisme. Un roman offensif et corrosif qui valu à son auteur, au moment de sa publication, un procès pour «outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs».


le cri du lézard