10 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 6 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
Mots-clés associés à cette oeuvre : desir, egalite, feminisme, feminite, femme, liberte, masculinite, nonfiction, politique, pornographie, prejuge, prostitution, relations hommes/femmes, sexe, societe, viol
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[King Kong Théorie | Virginie Despentes] |
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Message |
apo
Sexe: Inscrit le: 23 Aoû 2007 Messages: 1959 Localisation: Ile-de-France
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Posté: Mar 24 Déc 2013 15:50
Sujet du message: [King Kong Théorie | Virginie Despentes]
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Commentaires : 3 >> |
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J'ai été positivement surpris par cet essai, dont l'incipit (en 4e de couverture) et le première séquence tout entière m'avaient fait redouter le ton pamphlétaire. Je trouve que le dosage entre les pages autobiographiques et la réflexion est réussi. Dans l'argumentation, le ton sait se faire posé par moments sans perdre de pertinence, de mordant et d'aptitude à déjouer les idées reçues.
Sur le viol, la prostitution, la pornographie, mais surtout, en général, sur la représentation de la féminité, de la masculinité ainsi que de leurs rapports réciproques, l'approche politique et sociologique - discours sur la domination - n'est jamais perdue de vue. Cette approche permet un niveau de généralisation très opportun et hautement convaincant, qui conteste l'ensemble des relations de genre, bien au-delà des cas extrêmes considérés.
La seconde séquence en particulier - "Je t'encule ou tu m'encules ?" qui pourrait aussi s'intituler "De l'aliénation" - m'a semblé très fertile : 1. raisons de l'enthousiasme des "gamines à adopter les attributs de la 'femme-objet'" (p. 22) ; 2. la propagande de la maternité comme facteur d'insécurisation et imputation féminine d'une responsabilité mixte et collective (p. 25) ; 3. parallèle entre confiscation du corps féminin et masculin (p. 28-29).
Je retiens aussi les angoisses sociales et de classe relatives à la prostitution (concurrence avec le contrat matrimonial) (p. 63), et la criminalisation de la sexualité masculine (passim. mais en particulier sur le viol : "le propre de l'homme" (p. 54) et sur la prostitution, rendue problématique en fonction de la position de domination (p. 87)).
La séquence finale, avec cit. d'Artaud et de Sartre, sans apporter de proposition ou d'indication sur les priorités que l'auteure envisage au sujet du militantisme féministe, donne cependant l'ampleur de la construction idéologique à questionner. L'affranchissement du machisme semble passer aussi par l'émancipation masculine. Et j'aime bien ça, comme note conclusive, sans doute parce que je me sens le plus directement interpellé (même au sens propre)...
En attendant de prendre connaissance de quelques autres de ses oeuvres, j'ai trouvé ce récent article de Libé assez révélateur de la démarche et du caractère de Virginie Despentes :
http://www.liberation.fr/livres/2013/03/20/dialoguez-avec-virginie-despentes_889964
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[King Kong Théorie | Virginie Despentes] |
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Message |
kabuto
Sexe: Inscrit le: 02 Sep 2006 Messages: 606 Localisation: Craponne
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Posté: Sam 21 Jan 2012 19:21
Sujet du message: [King Kong Théorie | Virginie Despentes]
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C’est intéressant, caustique et souvent pertinent. Même si mes convictions de « mâle dominant » ont été quelque peu bousculé par le discours parfois virulent de cet essai, j’ai apprécié la verve et le style direct. Ce livre m’a avant tout fait beaucoup réfléchir. Les expériences difficiles vécues et racontées crûment mais sans pathos excessif, nous font mieux comprendre la personnalité controversée de Virginie Despentes. A lire pour cogiter et pour secouer les idées reçues.
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[King Kong théorie | Virginie Despentes] |
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Message |
elisala
Sexe: Inscrit le: 09 Mar 2006 Messages: 786 Localisation: Paris, idf
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Posté: Jeu 21 Jan 2010 22:59
Sujet du message: [King Kong théorie | Virginie Despentes]
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Commentaires : 1 >> |
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Un court essai plutôt provoc sur la place de la femme dans la société, au travers de différents éléments : le viol, la prostitution, entre autres, mais aussi la masculinité et le pouvoir.
ça a beau être un peu trop gros voire caricatural parfois, laissant de côté la grande majorité des femmes ni prostituées ni "garçon manqué", abordant des questions politiques et de société de manière un peu rapide et sans argumentaire bien clair, au fond je suis très d'accord avec ce qui est dit là-dedans.
à savoir que, en gros, la société enferme les femmes dans les caricatures de femmes, mais aussi les hommes dans les caricatures d'hommes, et qu'il est très difficile d'en sortir, mais que ce n'est pas une raison pour ne pas essayer. Sous un dehors extrêmement provoc et cru, il y a là une vérité qui me parle terriblement, qui me fait dire "bon sang mais c'est bien sûr" ... et aussi "crotte c'est pas gagné".
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[King Kong Théorie | Virginie Despentes] |
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Message |
chlorine
Sexe: Inscrit le: 30 Sep 2006 Messages: 620 Localisation: Paris
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Posté: Sam 02 Mai 2009 18:28
Sujet du message: [King Kong Théorie | Virginie Despentes]
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Un livre qui donne un grand coup de pied dans la fourmilière, et ça fait du bien !
Virginie Despentes explique par le menu comment le viol, la prostitution et la pornographie sont classiquement considérés par la société, et à quel point ces images sont dénuées de fondement et peuvent être néfastes pour les personnes concernées. Une bonne remise des pendules à l'heure, qui nous fait voir, entre beaucoup d'autres réflexions intéressantes, que la prostitution, quand elle est pratiquée dans des conditions raisonnables, n'est pas nécessairement une exploitation de la femme.
Il ne manque que la prise en compte des hommes pour que ce livre soit pafait : la prostitution et le viol sont présentés comme des choses qui sont exclusivement féminines (ce qui n'invalide en rien les réflexions menées, mais fait que le livre manque l'occasion d'avoir plus d'envergure).
Une citation spécialement pour les agoriens :
Citation:
Les premières années, après le viol, surprise pénible : les livres ne pourront rien pour moi. Ça ne m'était jamais arrivé. Quand, par exemple, en 1984, je suis internée quelques mois, ma première réaction, en sortant, à été de lire. Le pavillon des enfants fous, Vol au dessus d'un nid de coucous, Quand j'avais cinq ans je m'ai tué, et les essais sur la psychiatrie, l'internement, la surveillance, l'adolescence. Les livres étaient là, tenaient compagnie, rendaient la chose possible, dicible, partageable. Prison, maladies, maltraitances, drogues, abandons, déportation, tous les traumas ont leur littérature.
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[King Kong Théorie | Virginie Despentes] |
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Message |
Swann
Sexe: Inscrit le: 19 Juin 2006 Messages: 2642
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Posté: Jeu 25 Oct 2007 22:14
Sujet du message: [King Kong Théorie | Virginie Despentes]
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Commentaires : 5 >> |
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Voilà un court essai, pourtant pas si neuf sur les questions que posent au féminisme certaines expériences féminines extrêmes et excluantes socialement (la bibliographie que Despentes insère à la fin le prouve), essai qui sonne violemment !
J'ai été incapable de le lâcher aujourd'hui, jusqu'au déraisonnable, jusqu'au retard dans le boulot : viol (particulièrement dur à lire), prostitution, pornographie... qui ne croit pas avoir une vision assez ouverte, humaniste de ces questions ? Eh bien Despentes (que j'avais peur de lire, persuadée de perdre mon temps et de détester) prouve qu'on n'a pas fini de devoir s'ouvrir et de regarder les choses autrement qu'au filtre de la bien-pensance et de la commisération.
Je crois qu'il faudra que je le relise plus calmement...
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[King Kong Théorie | Virginie Despentes] |
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Message |
sileya
Sexe: Inscrit le: 12 Nov 2006 Messages: 323 Localisation: Bulle, Suisse
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Posté: Jeu 06 Sep 2007 18:52
Sujet du message: [King Kong Théorie | Virginie Despentes]
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Je n'avais encore rien lu de Despentes. Parce que cela m'avait l'air trop. Trop grossier. Trop provocateur.
Et puis l'autre jour, sur Couleur3, ils ont cités quelques extraits de ce livre. Je me suis immédiatement sentie touchée par ces extraits. Je m'y suis pleinement retrouvée.
Ce livre est une réflexion sur la féminité, ce n'est pas un manifeste féministe. Ou du moins pas au sens ou en l'entend généralement. En racontant ses propres expériences (viol, prostitution, pornographie, etc.), Virginie nous livre une excellente réflexion sur ce que sont la femme et l'homme de nos jours, le masculin et le féminin, le conditionnement culturel des sexes. C'est bien écrit, ça va droit aux tripes, et surtout c'est un livre durant tout lequel j'ai hoché la tête pour approuver. Tout est si vrai.
Un extrait :
"Depuis quelque temps, en France, on n'arrête plus de se faire engueuler, rapport aux années 70. Et qu'on a fait fausse route, et qu'est-ce qu'on a foutu avec la révolution sexuelle, et qu'on se prend pour des hommes ou quoi, et qu'avec nos conneries, on se demande où est passée la bonne vieille virilité, celle de papa et du grand-père, ces homme qui savaient mourir à la guerre et conduire un foyer avec une saine autorité. Et la loi derrière lui. On se fait engueuler parce que les hommes ont peur. comme si on y était pour quelque chose. C'est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialerque le dominé n'y met pas assez du sien..."
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