26 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 11 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
Mots-clés associés à cette oeuvre : amour, art, artiste, chat, communisme, complexite, conte, diable, diable russie, ecrivain, epopee, europe, fantasmagorie, fantastique, faust, folie, histoire, humour, jesus, litterature, magicien, magie, maitre, marguerite, moscou, poete, ponce pilate, realiste, religion, roman, russie, satan, satire, satyre, sorciere, spectacle, stalinisme, symbolique, theatre
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[Le maître et Marguerite | Mikhaïl Boulgakov] |
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ingannmic
Sexe:  Inscrit le: 22 Aoû 2008 Messages: 737 Localisation: Mérignac
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Posté: Sam 27 Oct 2012 16:22
Sujet du message: [Le maître et Marguerite | Mikhaïl Boulgakov]
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La notion de classique -voire de chef d’œuvre-, en littérature, est souvent associée à l'idée d'une accessibilité difficile. On imagine les grands textes ardus, souvent longs, et surtout, extrêmement sérieux.
J'ai moi-même longtemps été victime de cet a priori. Puis j'ai découvert, entre autres, Céline, et j'ai compris qu'une œuvre peut être complexe sans être compliquée, intelligente sans être élitiste, mais surtout, j'ai découvert qu'écrire un chef-d’œuvre peut se faire avec l'humour et fantaisie, même si le propos en est tragique et sérieux.
La lecture de ce roman considéré comme un classique de la littérature russe qu'est "Le Maître et Marguerite" n'a fait que renforcer cette conviction.
Tout commence avec une tête malencontreusement coupée par un tramway...
Cette tête, c'est celle de Berlioz, président de l'association littéraire de Moscou (MASSOLIT). Cet étêtage ne serait pas si extraordinaire s'il n'avait été prédit quelques instants auparavant par un étrange personnage qui avait abordé Berlioz et son camarade Yvan lors de leur promenade. Non moins étrange, l'assertion du même personnage selon laquelle il aurait connu Ponce Pilate, avec lequel il aurait entretenu de longues conversations !
Et cet abracadabrantesque épisode n'est que le début d'une longue série d'événements étranges, voire complètement loufoques, et néanmoins inquiétants...
Il s'avère en effet que le curieux protagoniste rencontré avant sa mort par le directeur du MASSOLIT ne se contente pas de ses dons extralucides. Woland -puisque tel est son patronyme- semble en effet doté de tout un arsenal de pouvoirs surnaturels, et les malheureux qui croisent sa route et celle de ses acolytes -parmi lesquels un énorme chat qui se conduit comme un humain, et un grand échalas arborant pantalon à carreaux et monocle brisé- font les frais de ses tours diaboliquement malicieux.
On peut ainsi se contenter de suivre les tribulations de cette bande infernale, rire des mésaventures de leurs victimes (souvent autant dues à la cupidité et autres vices de ces dernières, qu'à l'intervention de Woland et de ses compagnons), s'attendrir à l'évocation des amours improbables du Maître et de Marguerite. Ce sera la certitude de passer un moment fort réjouissant, porté par le rythme endiablé -c'est le cas de le dire- que Mikhaïl Boulgakov insuffle à son récit.
On peut aussi deviner, entre les lignes, la critique, par l'ironie et le burlesque, d'un système dont l'auteur fut une des victimes.
L'omniprésence de la milice, les nombreuses allusions aux passe-droits dont bénéficient les artistes officiellement "reconnus", la corruption qui règnent au sein des institutions, la médiocrité de concitoyens délateurs et vénaux, la négation, enfin, de l'art et de sa liberté d'expression, au profit d’œuvres politiquement correctes... sont autant d'éléments qui traduisent la volonté de l'auteur de fustiger un régime dont il eut à subir la censure tout au long de sa carrière.
Mais après tout, peu importe les motivations qui nous poussent à aimer, à admirer une œuvre telle que "Le Maître et Marguerite".
L'essentiel, c'est le plaisir qu'elle nous procure.
BOOK'ING
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[Le Maître et Marguerite | Mikhaïl Boulgakov] |
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chlorine
Sexe:  Inscrit le: 30 Sep 2006 Messages: 620 Localisation: Paris
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Posté: Lun 16 Avr 2012 22:02
Sujet du message: [Le Maître et Marguerite | Mikhaïl Boulgakov]
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Magnifique !
Je m'attendais à un roman de trame classique, et je suis tombée sur un livre fantasque, magique. L'auteur dévoile son jeu avec l'enchaînement entre le premier et le deuxième chapitre. Dans le premier chapitre, deux hommes, dans un jardin de Moscou, discutent de si Jésus a réellement existé ou non. Un homme étrange vient se mêler importunément de leur conversation et tranche leur argument avec ces phrases : "Tout est simple. Drapé dans un manteau blanc, à doublure sanglante et avançant de la démarche traînante propre aux cavaliers, un homme apparut sous le péristyle qui séparait les deux ailes du palais..."
Fin du chapitre un. Début du chapitre deux : "Drapé dans un manteau blanc à doublure sanglante et avançant de la démarche propre aux cavaliers, ..." Cet homme, c'est Ponce Pilate, qui va bientôt devoir juger Jésus. Je ne sais pas mieux décrire ce livre incroyablement riche qu'avec cet enchaînement qui m'a transportée.
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[Le Maître et Marguerite | Mikhaïl Boulgakov] |
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[Le Maître et Marguerite | Mikhaïl Afanassievitch Boulgakov] |
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[Le maître et Marguerite | Mikhaïl Boulgakov] |
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[Le Maître et Marguerite | Mikhaïl Boulgakov] |
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[Le maître et Marguerite | Mikhaïl Boulgakov] |
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Message |
anachropsy
Sexe:  Inscrit le: 23 Fév 2007 Messages: 267 Localisation: tra la perduta gente
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Posté: Sam 20 Oct 2007 10:51
Sujet du message: [Le maître et Marguerite | Mikhaïl Boulgakov]
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Un très beau livre, poétique, politique, ésotérique et plein d'autres trucs en ...ique
La critique de la société russe et plus précisément du communisme est l'un des grands fils conducteurs de l'oeuvre, l'autre étant la réécriture de la passion du Christ où Ponce Pilate prend le premier rôle.
Le tout est porté par la figure de Woland (avatar du diable) secondé par ses burlesques acolytes.
Contrairement à ce que j'ai pu lire sur d'autres notes de lecture concernant cette oeuvre, la plupart des notes de l'éditeur m'ont semblé inutiles, voire carrément pénibles. Très nombreuses, elles servent dans la majeure partie des cas à souligner des évidences (eg symbolisme associé au diable) ou à signaler que le passage qui précède a été censuré puis rétabli ultérieurement (info qui à mon sens aurait été plus à sa place dans le dossier présenté à la fin)
Un fragment qui m'a beaucoup touché :
O dieux, dieux ! comme la terre est triste, le soir ! Que de mystères dans les brouillards qui flottent sur les marais ! Celui qui a erré dans ces brouillards, celui qui a beaucoup souffert avant de mourir, celui qui a volé au-dessus de cette terre en portant un fardeau trop lourd, celui-là sait ! Celui-là sait, qui est fatigué. Et c’est sans regrets, alors, qu’il quitte les brumes de cette terre, ces rivières et ses étangs, qu’il s’abandonne d’un cœur léger entre les mains de la mort, sachant qu’elle – et elle seule – lui apportera la paix.
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[Le Maître et Marguerite | Mikhaïl Boulgakov] |
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[Le maître et Marguerite | Mikhaïl Boulgakov] |
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Message |
kalistina
Sexe:  Inscrit le: 29 Avr 2006 Messages: 620 Localisation: marseille
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Posté: Dim 14 Jan 2007 18:45
Sujet du message: [Le maître et Marguerite | Mikhaïl Boulgakov]
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Quel talent !!
Comme d’habitude, j’avais quelques craintes, les auteurs russes écrivent toujours des livres un peu bizarres… Ca n’a pas loupé, celui-ci part dans tous les sens, mais avec brio !
Plusieurs histoires s’entremêlent. Il y a Woland (le diable) et ses acolytes Koroviev, Azazello et Béhémoth, qui sèment la pagaille dans Moscou ; Ponce Pilate dévoré par les tourments de la lâcheté face à Ha Nozri (Jésus) ; le Maître, désabusé, et Marguerite, qui lui est totalement dévouée.
La première partie du roman m’a plu sans m’époustoufler, j’ai eu quelques passages d’ennui. J’ai nettement préféré la seconde, où tout est vraiment incroyable. J’adore la scène du bal ! D’une manière générale, tous les chapitres mettant en scène Marguerite m’ont enthousiasmée.
C’est une œuvre complexe, truffée de références que je n’aurais pas su voir sans les nombreuses notes de bas de page (j’ai lu l’édition Pocket mais je suppose que le lecteur doit disposer du même type d’aide quelle que soit l’édition qu’il a en mains). La dénonciation du régime stalinien ne m’a pas tant sauté aux yeux, mais c’est probablement dû à ma méconnaissance de ce contexte.
Hors de la satire politique, le reste du récit non plus n’est pas simple, mais c’est ce qui en fait tout l’intérêt. Le diable n’est pas si diabolique ; Ponce Pilate inspire la compassion ; Matthieu Lévi (l’apôtre) nous court un peu sur le haricot… Marguerite vend son âme au diable, mais tout ce qu’on en retient, c’est la force de son amour pour le Maître et elle nous reste extrêmement touchante.
Et puis j’adore le chat, quel esprit, quelle mauvaise foi (huhu) !
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[Le Maître et Marguerite | Mikhaïl Boulgakov] |
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[Le Maître et Marguerite | Misha Zaslavsky, Askold Akish...] |
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