Le roman initial de Guillaume Guéraud a beaucoup fait parler de lui à l’époque de sa sortie. Hyper violent et déroutant, le roman de Guéraud marque les esprits et inspire une certaine révolte face à la folie et la gratuité de la violence des hommes. Alfred a retranscrit dans ses dessins les impressions que nous donnait le livre. Ses dessins sont fidèles aux images que m’avait laissées ce roman.

C'est l'histoire de la folie meurtrière d'un ado déclenchée par les attaques de ses proches envers son meilleur ami. Un ami on ne peut plus innocent, le simplet et souffre-douleur du village. L'injustice des attaques, la mesquinerie des villageois, l'atmosphère étouffante du village forment un enchainement vers l'inéluctable conclusion dans la folie (cathartique ? exutoire ?) Partant d'emblée sur cette fin dramatique, on suit les pensées du jeune homme, ce qui nous amène à une sorte de justification de son acte.
Une BD qui aborde aussi un certain nombre de thèmes connexes : les petites communautés, la cruauté quotidienne ou le refus de la différence.
Graphiquement le crayonné est très sec, les angles aigus, les couleurs monotones, dans les marron-gris. C'est moderne tout en étant dans la branche esthétique française qui commence à être classique : celle des Larcenet, Jouvray ou Cyril Pedrosa