13 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 6 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
Mots-clés associés à cette oeuvre : abnegation, atheltisme, athletisme, biographie, competition, courir, course, course a pied, course a pieds, exploit, guerre froide, jeux olympiques, litterature francaise, propagande, tchecoslovaquie, voyage, zatopek
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[Courir | Jean Echenoz] |
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Swann
Sexe: Inscrit le: 19 Juin 2006 Messages: 2643
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Posté: Ven 27 Sep 2013 19:40
Sujet du message: [Courir | Jean Echenoz]
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[Courir | Jean Echenoz] |
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Tchoutora
Sexe: Inscrit le: 20 Juil 2011 Messages: 350 Localisation: Bruxelles
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Posté: Jeu 10 Jan 2013 14:03
Sujet du message: [Courir | Jean Echenoz]
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Un roman qui raconte la vie du coureur de fond tchécoslovaque Emile Zatopek. A priori, c'est un sujet qui ne m'intéresse vraiment pas, mais l'écriture de Jean Echenoz est fluide, aérée, et rend le personnage tellement attachant qu'on se prend à se passionner pour ce récit qui, au-delà de l'histoire d'un homme et d'un sportif, évoque également l'histoire de la Tchécoslovaquie à l'époque communiste. Bref, une jolie surprise.
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[Courir | Jean Echenoz] |
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Message |
Max
Inscrit le: 10 Aoû 2006 Messages: 403
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Posté: Mer 18 Nov 2009 10:44
Sujet du message: [Courir | Jean Echenoz]
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Il n'y eut qu'un homme, des années durant, capable de courir aussi vite, aussi longtemps, aussi loin. Dans les années 1950, il fut le détenteur de 4 titres olympiques et de 18 records du monde ! Emil Zátopek !
« Ce nom de Zatopek qui n'était rien, qui n'était rien qu'un drôle de nom, se met à claquer universellement en trois syllabes mobiles et mécaniques, valse impitoyablement à trois temps, bruit de galop, vrombissement de turbine, cliquetis de bielles ou de soupapes scandé par le k final, précédé par le z initial qui va déjà très vite : on fait zzz et ça va tout de suite vite, comme si cette consonne était un starter. Sans compter que cette machine est lubrifiée par un prénom fluide : la burette d'huile Emile est fournie avec le moteur Zatopek. »
Echenoz ne retient que quelques épisodes saillants de la carrière du sportif tchécoslovaque, certains traits de caractère, des anecdotes en nombre limité. Et du contexte politique de cette période pourtant troublée (de l'arrivée des chars nazis en Moravie à l'invasion de la Tchécoslovaquie par les Soviétiques en 1968), il ne donne que de maigres détails. Car pour Echenoz, il ne s'agit pas de restituer la totalité du personnage, mais plutôt d'en dessiner un certain profil, très épuré : il s'attache surtout à montrer le goût et le sens de l'effort de celui que l'on surnomma "la locomotive tchèque", un homme jovial et naïf, jusque dans son acharnement à courir plus vite. Et l'écrivain ironise : d'une légende, il extrait une vie marquée d'autant d'efforts que de hasards de circonstances ; d'un champion, il fait un pantin à l'insouciance béate...
Ce Courir est aussi sobre que le promet son titre. En 140 pages au style minimaliste, c'est expédié. Et finalement, je crois que c'est cela qui m'a le plus gêné dans ce roman : son style trop véloce et désinvolte, ainsi que sa familiarité de ton, proche de l'oralité, et ses personnages sans profondeur, désincarnés, comme extraits du réel, qui m'ont empêchée de m'attacher à cette histoire et à son héros.
le cri du lézard
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[Courir | Jean Echenoz] |
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Message |
parsifal
Sexe: Inscrit le: 16 Sep 2007 Messages: 457 Localisation: Belgique
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Posté: Mar 03 Fév 2009 22:18
Sujet du message: [Courir | Jean Echenoz]
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Il est authentique et particulièrement émouvant le protagoniste du « roman » de Jean Echenoz : Emil Zatopek, « l'homme-cheval », le coureur tchécoslovaque des années cinquante. Quelle grandeur dans son allure dégingandée et dans les années passées à faire le balayeur car lors du printemps de Prague, il avait demandé aux soviétiques une « trêve olympique ». Il vidait les poubelles mais les pragois l'acclamaient comme l'athlète qu’il avait été, et qu'ils n'avaient pas oublié.
C’est Emile un homme comme tout le monde; et c’est Emile le champion, le Héros. C’est l’immense Emile Zatopek, essentiellement à ses heures de grande gloire …
[…]Au point que son patronyme devient aux yeux du monde l’incarnation de la puissance et de la rapidité, ce nom s’est engagé dans la petite armée des synonymes de la vitesse. Ce nom de Zatopek qui n’était rien, qui n’était rien qu’un drôle de nom, se met à claquer universellement en 3 syllabes mobiles et mécaniques, valse impitoyable à 3 temps, bruit de galop, vrombissement de turbine, cliquetis de bielle ou de soupapes scandé par le k final, précédé par le z initial qui va déjà très vite : on fait zzz et ça va tout de suite vite, comme si cette consonne était un starter. Sans compter que cette machine est lubrifiée par un prénom fluide: la burette d’huile Emile est fournie avec le moteur Zatopek.
Courir comme moyen d’exister, quelle belle histoire de vie que voilà, portée par une écriture toute en finesse, cadencées en phrases courtes, incisives et non dénouées d’ironie et d’humour. J’ai adoré …
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[Courir | Jean Echenoz] |
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Message |
BMR
Sexe: Inscrit le: 30 Avr 2007 Messages: 155 Localisation: Paris
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Posté: Sam 17 Jan 2009 12:45
Sujet du message: [Courir | Jean Echenoz]
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C'est l'histoire d'Émile.
Émile n'aime pas le sport. Émile travaille dans une usine de chaussures Bata en Tchécoslovaquie (c'est ça le destin ?).
Émile sera pourtant le coureur le plus rapide du monde.
Émile n'aime pas trop son boulot à l'usine. Et on s'aperçoit qu'Émile est vraiment très rapide à la course, même s'il court n'importe comment.
Alors, poussé par son entourage, Émile s'entraîne, s'entraîne encore, par tous les temps.
Bientôt les records de Tchécoslovaquie commencent à tomber dans les poches du survêtement d'Émile.
Encore quelques années d'entraînement et ce sera les records d'Europe puis du monde. Le 5.000 mètres, le 10.000 mètres, le record de l'heure (plus de 20.000 mètres), les médailles d'or des Jeux Olympiques, jusqu'au mythique marathon.
C'est l'histoire d'Émile.
C'est l'histoire de Zatopek, Émile Zatopek, la locomotive tchèque qui sera pendant de nombreuses années l'homme le plus rapide du monde, accumulant records et médailles et courant n'importe comment, sans style, la tête bringuebalant sur le côté, sans méthode, au grand dam des entraîneurs et docteurs sportifs. À une époque où ces gens-là n'avaient pas encore inventé le mot dopage et où sur la piste, sur la cendrée comme l'on disait encore, il n'y avait que des hommes.
[...] Un jour on calculera que, rien qu'en s'entraînant, Émile aura couru trois fois le tour de la Terre. Faire marcher la machine, l'améliorer sans cesse et lui extorquer des résultats, il n'y a que ça qui compte et sans doute est-ce pour ça que, franchement, il n'est pas beau à voir. C'est qu'il se fout de tout le reste. Cette machine est un moteur exceptionnel sur lequel on aurait négligé de monter une carosserie. Son style n'a pas atteint ni n'atteindra peut-être jamais la perfection, mais Émile sait qu'il n'a pas le temps de s'en occuper : ce seraient trop d'heures perdues au détriment de son endurance et de l'accroissement de ses forces. Donc même si ce n'est pas très joli, il se contente de courir comme ça lui convient le mieux, comme ça le fatigue le moins, c'est tout.
Enfin, presque tout. Car Échenoz a l'intelligence de replacer la course d'Émile dans la course folle du monde.
Émile a 17 ans quand le III° Reich envahit les Sudètes (beaucoup) et la Tchécoslovaquie (un peu, tant qu'on y est, on y reste). La première course officielle d'Émile est un cross de la Wehrmacht. Après la guerre il court à Berlin dans le stade construit par Hitler pour les fameux JO de 1936. Plus tard son talent est "utilisé" par la propagande communiste tchèque (ou même celle du PC français avec le cross de l'Humanité). Même si le pouvoir communiste ne lui délivre des visas qu'au compte-goutte ... dès fois qu'il prenne goût à la course de l'autre côté du rideau de fer.
Encore un peu plus tard, il se rallie à la bannière de Dubcek pendant le printemps 68.
On sait comment le printemps s'est terminé : Émile signera son autocritique et, après un passage par les mines d'uranium, finira archiviste dans un sous-sol du ministère des sports.
Ce petit bouquin d'Échenoz (tous les bouquins d'Échenoz sont petits) se lit à toute allure, à toute vitesse.
En moins de deux heures, en moins de temps qu'il n'en faut à Émile pour courir les 20.000 mètres.
On suit tout cela (les courses d'Émile et la roue de l'Histoire) au rythme donné par Échenoz et Émile : c'est passionnant, captivant, haletant.
Sous la plume d'Échenoz, on a l'impression de voir le monde courir à sa perte tandis que le petit bonhomme Émile court sur la panète essayant vainement d'échapper à l'Histoire qui finit par le rattraper lorsque, avec l'âge, Émile s'essouffle et se trouve bien heureux de voir quelques jeunes prendre la relève.
Échenoz est un écrivain français fort discret et fort talentueux. C'est son dernier bouquin et son écriture si caractéristique (une douce ironie, une tendre cocasserie, faussement naïves), est ici parfaitement dosée et maîtrisée.
Impeccable.
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[Courir | Jean Echenoz] |
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Auteur |
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Message |
Tombouctou
Inscrit le: 31 Mar 2007 Messages: 53 Localisation: Auvers sur oise
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Posté: Dim 28 Déc 2008 11:27
Sujet du message: [Courir | Jean Echenoz]
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Je me suis lancée dans la lecture de ce roman d'Echenoz sans rien en savoir, juste parce que Echenoz ne m'a jamais déçue.
Très vite, je me suis prise d'affection pour le jeune Emile et je n'ai pas lâché ce court roman jusqu'au point final, époustoufflée par une telle vie !
4ème de couverture :
On a dû insister pour qu'Emile se mette à courir. Mais quan il commence, il ne s'arrête plus. Il ne cesse plus d'accélérer. Voici l'homme qui va courir le plus vite sur terre.
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