8 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 5 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
Mots-clés associés à cette oeuvre : concupiscence, contemplation, desir, emotion, erotisme, japon, jeunesse, mort, roman, sexualite, somnifere, vieillesse, vieillir, vierge
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[Les Belles Endormies | Yasunari Kawabata] |
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BlueSyrinx
Sexe: Inscrit le: 05 Nov 2013 Messages: 266 Localisation: Paris
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Posté: Ven 20 Mar 2015 22:16
Sujet du message: [Les Belles Endormies | Yasunari Kawabata]
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Un vieillard, Egushi, fréquente la maison des Belles Endormies. Lorsqu'il s'y présente, il est conduit à une chambre dans laquelle une jeune fille est plongée dans un profond sommeil. Il passe la nuit avec elle, et s'éclipse au petit matin, profitant de la chaleur et de la beauté de ce corps jeune et beau. Droguées, les jeunes filles demeurent inertes en dépit des tentatives d'Egushi de les réveiller, ou de créer chez elles la moindre réaction. Au fil des nuits, ses réflexions et ses émotions nous sont rapportées.
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[Les Belles endormies | Yasunari KAWABATA] |
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Message |
Orchidoclaste
Sexe: Inscrit le: 15 Avr 2012 Messages: 344 Localisation: Par monts et par vaux
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Posté: Mar 17 Avr 2012 21:39
Sujet du message: [Les Belles endormies | Yasunari KAWABATA]
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Dans cette chambre aux rideaux cramoisis, des jeunes femmes livrent leur corps à la contemplation. Auprès des ces "Belles Endormies", intouchées et intouchables, des hommes déjà vieux viennent trouver une illusoire consolation à leur jeunesse enfuie. C'est avant tout la curiosité qui pousse Eguchi à franchir le seuil de cette maison singulière, mais il ne percera aucun de ses mystères. Lui qui pourtant ne ressemble pas aux "clients de tout repos" qui fréquentent la maison, il se pliera comme eux à ses règles étranges. Peu à peu, le vieil Eguchi se prend au jeu et chaque fois c'est aux côtés des ces corps de nymphes qu'il refait le voyage de sa vie. Sans tristesse ni nostalgie, il reverra en rêve les passantes d'une nuit, ses maîtresses, ses filles, sa mère, les femmes de sa vie.
Dans ce huis clos touchant, l'auteur évoque la lucidité d'un homme face à sa solitude et distille au fil des pages un érotisme tout en pudeur et en tendresse. L'une des plus belles oeuvres de Yasunari Kawabata, Prix Nobel de littérature. --Lenaïc Gravis et Jocelyn Blériot
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un chef d’œuvre en ce qui me concerne!!! A lire ABSOLUMENT
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[Les Belles Endormies | Yasunari Kawabata] |
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rivax
Sexe: Inscrit le: 08 Avr 2009 Messages: 781 Localisation: Au pays des grenades
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Posté: Ven 26 Fév 2010 10:29
Sujet du message: [Les Belles Endormies | Yasunari Kawabata]
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Voici un livre purement japonais : il m'est difficile d'imaginer une adaptation ou correspondance avec un roman occidental tant le sujet est intimement lié à la culture japonaise, à l'art de la contemplation, à une certaine façon de penser...
Egushi, un poète de 67 ans, se rend dans une maison de plaisir dont le concept est de permettre à de vieux messieurs de dormir aux côtés de jolies jeunes femmes. Celles-ci ont été droguées, elles n'ont pas conscience de la présence d'un homme dans leur lit (même si elles savent bien pourquoi elles sont là) et ne peuvent être éveillées par leur voisin de couche.
D'abord mû par une curiosité malsaine, le poète va revenir à cinq reprises dans la maison des belles endormies, passant sa soirée à contempler l'anatomie de sa voisine et se remémorant les femmes qui ont marqué sa vie : des maitresses, sa mère, sa fille cadette...
Un roman langoureux, érotique et contemplatif. L'unité de sujet, de lieu et la lenteur contemplative m'ont un peu ennuyé, mais le livre n'est pas très long (120 pages).
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[Les Belles Endormies | Yasunari Kawabata] |
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parsifal
Sexe: Inscrit le: 16 Sep 2007 Messages: 457 Localisation: Belgique
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Posté: Mer 11 Fév 2009 21:07
Sujet du message: [Les Belles Endormies | Yasunari Kawabata]
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Ce roman aborde, avec profondeur et émotion, le thème de la fugacité de la vie approché par deux mondes, celui de la jeunesse et de la sénilité. Eguchi, 67 ans, sur la suggestion d'un ami visite la maison des belles endormies.
Dans cette auberge secrète, un service insolite est mis à la disposition d’hommes d'un certain âge: passer toute la nuit auprès de filles profondément endormies. Eguchi qui est encore sexuellement actif, poussé par la simple curiosité, veut expérimenter ce qu'il lui arrivera maintenant au soir de la vie.
Mais après la première visite s’en suivent d’autres, désormais en proie à de fortes sensations déchaînées par les souvenirs que ces corps suscitent en lui. Un voyage dans les méandres de son psyché.
Fort est de constater l’opposition entre des corps vivants mais assoupis et des corps fanés mais éveillés. Le choix de mettre à la disposition des filles vierges est dicté pour des raisons soit de précaution, comme moyen de résistance aux actions instinctives des clients, soit pour créer l'illusion de la jeunesse.
En outre, le fait même que les filles soient endormies et se laissent approcher sans résistance, inspire dans ces corps impuissants une profonde sérénité car il n’y a pas d’yeux qui peuvent regarder leur décadence.
Dormir, mourir, rêver, se rappeler… singulier leur rapprochement. Suggestifs aussi les appels aux forces naturelles (pluie, le bruit des vagues…) qui se superposent aux silences de la chambre aux tentures de velours rouge. L’écriture est linéaire et délicate, la lecture est agréable.
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[Les Belles Endormies | Yasunari Kawabata] |
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Message |
BMR
Sexe: Inscrit le: 30 Avr 2007 Messages: 155 Localisation: Paris
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Posté: Sam 05 Avr 2008 18:05
Sujet du message: [Les Belles Endormies | Yasunari Kawabata]
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On a déjà eu l'occasion de croiser ici Yasunari Kawabata, l'un des deux prix Nobel nippons de littérature (rien que ça), avec l'excellent Pays de neige.
Revoici cette belle écriture venue d'extrême-orient avec Les belles endormies.
Moins accessibles que Pays de neige, encore plus japonaises, Ces belles endormies nous proposent une bien étrange visite.
Celle d'une maison de «passe». Une maison où l'on «passe» la nuit aux côtés d'une belle.
Aux côtés d'une belle endormie.
Une maison où quelques vieillards avisés, mais plus tout à fait en mesure d'honorer une belle (des «vieillards de tout repos» !), passent une nuit paisible auprès d'une belle, endormie artificiellement.
[...] Et pourtant, pouvait-il exister chose plus horrible qu'un vieillard qui se disposait à coucher une nuit entière aux côtés d'une fille que l'on avait endormie pour tout ce temps et qui n'ouvrait pas l'oeil ?
Comble de l'horreur ou comble du bonheur ?
[...] ... le vieux Kiga, celui qui avait introduit Eguchi, avait dit que c'était comme si «l'on couchait avec un Bouddha caché».
Un bien étrange rituel, très loin de nos fantasmes occidentaux, très proche du shinjû, le double suicide amoureux de l'imaginaire nippon. Car du sommeil tout court au sommeil éternel, il n'y a qu'un pas. Un pas de deux.
En contrepoint des rêveries d'Eguchi, le client que nous suivons au fil des nuits, les réparties sans réplique de la maîtresse des lieux qui tient sa maison d'une main ferme :
[...] - De nos clients, aucun ne fait jamais rien. Nous ne recevons que des clients de tout repos.
Ou encore, le lendemain matin :
[...] - Ne pourriez-vous me permettre de rester ici jusqu'à son réveil ?
- Ça ! cela ne peut se faire ici ! dit la femme d'un ton un peu plus précipité. Même nos clients les plus fidèles ne font pas cela.
Ou encore :
[...] - J'aurais voulu avoir de la même drogue que la fille. J'avais envie de dormir d'un sommeil pareil au sien.
- Ça, c'est interdit ! Et d'abord, ce serait dangereux à votre âge !
- J'ai le coeur solide rassurez-vous ! Et si par hasard, je m'étais endormi pour l'éternité, ce n'est pas moi qui m'en serais plaint !
Oui, car au-delà de la fascination pour les corps délicats de ces jeunesses endormies, Eguchi le vieillard, est tout autant obsédé par leur sommeil que rien ne vient réveiller. Un sommeil que l'on pourrait croire éternel.
Un sommeil qui sera bientôt le sien, vu son âge avancé.
Dix ans après avoir écrit Les belles endormies, Kawabata se suicidera, un an après le seppuku de son ami Mishima.
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