La rencontre entre Bouvard et Pécuchet semble être un clin d'
oeil du destin : ayant fait connaissance de manière complètement fortuite, dans la rue, les deux compères se découvrent tant de points communs et d'affinités qu'ils vont passer les prochaines années de leur vie ensemble !
L'un est veuf, l'autre célibataire, ils n'ont pas d'enfant.
L'héritage que perçoit Bouvard au décès de son père permet aux deux amis d'aller s'installer dans une vaste demeure de la campagne normande, loin de la trépidation parisienne qu'ils ne supportent plus.
Là, ils vont faire preuve d'un enthousiasme démesuré pour l’agriculture, dont ils vont étudier dans les moindres détails les différentes pratiques... un enthousiasme aussi inconstant que démesuré, puisque cette passion cède la place à une autre, qui elle-même sera détrônée par une autre lubie, elle-même remplacée par un nouveau hobby...
Bouvard et Pécuchet enchaînent ainsi toutes sortes d'activités diverses, sur lesquelles ils se documentent avec fort sérieux, mais leurs engouements successifs retombent assez vite. En effet, la maladresse et la malchance les empêchent de mener à bien tous leurs projets, qui échouent de façon parfois catastrophiques.
De la géologie à la littérature, de la chimie à la politique, en passant par la gymnastique ou l'éducation des enfants (qu'ils expérimentent sur deux petits orphelins), rien ne leur réussit, et ils finissent pas passer, aux yeux de leurs fréquentations, par d'inconséquents excentriques...
Le sujet exploité par Flaubert se prête à des situations cocasses, et ses deux personnages sont également très drôles. Incapables de faire preuve de mesure, et d'émettre leurs propres jugements, ce sont de véritables girouettes, qui changent d'avis comme de chemises, prônent une doctrine puis son contraire, sans jamais se remettre en question. Seule est constante leur amitié, indéfectible, résistant à tous leurs désaccords, à toutes leurs défaites.
"Bouvard et Pécuchet" est une caricature, par laquelle Flaubert fustige la bêtise de ses contemporains, qui confondent érudition et intelligence. Nos héros ont à leur disposition maints et divers supports d'information, mais sont incapables de les analyser avec méthode et objectivité.
Ce roman est resté inachevé, suite au décès de son auteur. Et pourtant, je l'ai trouvé long...
Certes, j'ai apprécié le ton burlesque et moqueur, et le comique de certaines scènes. Seulement, les passages pendant lesquels Gustave Flaubert nous livre le détail des théories diverses avec lesquelles se débattent les deux compères m'ont parfois semblé interminables, fastidieux.
Dommage...
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