J'ai trouvé ce livre prenant, aussi parce qu'il est écrit sous forme de roman policier (il giallo), mais pas seulement.
Il est riche d’une subtile ironie à travers laquelle l'auteur réussit à faire émerger ses jugements sur la condition de la Sicile rendue obscure par la manière d’agir de la mafia.
L'intrigue est captivante et surtout, comme souvent dans les romans de Sciascia (ex. Le jour de la chouette), n’est pas résolue, en laissant transparaître de l'auteur que, dans la réalité sicilienne, le « giallo » ne peut pas exister.
Dans ce roman, l'on a la preuve qu'un polar peut être l'oeuvre d'art d'un grand intellectuel, engagé, envoûté par sa région d'origine autant que critique à son égard. La Sicile y apparaît dans toute sa cruauté, son ambiguïté, sa complexité...
Il est clair qu'Andrea Camilleri s'est bien inspiré de ce Maître: il ne le nie pas.