Mêmes sentiments qu'avec le tome 1, mais la narration prend un tour intéressant en adoptant le point de vue d'autres personnages. On peut s'attendre à ce que le troisième tome soit encore différent, bien sûr. C'est une histoire très curieuse : de facture classique, sentimentale, ironique, on ressort de la lecture avec en plus la sensation d'un certain suspens latent...

Une tendresse ironique, voilà une expression qui colle à cette histoire et à ses personnages. Beaucoup de tristesse dans une petite ville à l'activité ronronnante, de la mélancolie. Les personnages sont plutôt solitaires, célibataires, déprimés ou plutôt qu'ils ont un gros mal de vivre. Chacun semble avoir une vie banale, normale, monotone, tous sont des originaux d'une certaine manière, attachants.
L'histoire peut sembler nombriliste au premier abord, ennuyeuse car il ne se passe pas grand chose, mais un certain nombre de mystères subsiste, on se pose quelques questions intrigantes qui incitent à aller plus loin.

Un bled en Bretagne, Vincent a la trentaine, le salon de coiffure de son père, sa mère dans l'appart au dessus du sien, sa copine à Paris en train de l'oublier. Bref, une vie de célibataire trentenaire qui cherche un sens à sa vie. Et puis Vincent croise Rosalie Blum. Une impression de déjà vu fugace. Vincent veut savoir d'où vient cette impression de déjà vu et mène l'enquête à sa façon.

Jolies couleurs, humour, réflexion légère sur la vie quotidienne, la solitude.
Manque un peu d'action... jusqu'à la dernière page, et là, on se sent un peu flouée.

mais le second tome, sous un angle différent épaissit un peu l'histoire ... et se finit de manière aussi frustrante. Il faudra donc lire le 3e pour se faire une idée.

J'ai beaucoup aimé cette BD, des personnages attachants. Une grand-mère (la mère de Vincent) est un sacré personnage, qui accumule les défauts : elle est jalouse, possessive, manipulatrice mais garde une âme d'enfant, en reproduisant les scénarios qu'elle voit à la télé avec des marionettes. Vincent a malgré tout du mal à couper le cordon, ce qui le rend attendrissement, suit Rosalie, mais culpabilise de le faire. Des personnages assez contradictoires.