L'hydrographe est le surnom que lui a donné la population locale. Lui, c'est un officier de la marine suédoise chargé en cette fin 1914 de sonder la profondeur d'une nouvelle route maritime pour les navires de guerre.
Sur un îlot vit une veuve isolée du reste du monde. Pour s'en approcher il va lui faire croire qu'il est veuf lui-même. Ce premier mensonge n'est que le premier maillon d'une chaîne qui l'entraînera sur sa ruine, détruisant aussi ses proches.
Dans un climat de neige et de grisaille, on suit le capitaine Lars Tobiasson-Svartman s'enfoncer dans ses mensonges, dans sa jalousie, sa froideur.

Dans cette histoire de Mankell on retrouve au début l'ambiance des "chaussures italiennes" : la mer, la glace ,un homme solitaire .

" au fond, ce que je cherche, c'est une cachette"
" Un vent du Nord soufflait par rafales de huit à douze mètres par seconde...Tobiasson-Svartman serra très fort sa sonde ...Il pensait à sa femme,au parfum de sa peau"

Le héros officier suédois en 1914 est chargé de sonder les fonds marins , sa mission est secrète ; mais son destin va basculer par la rencontre sur l'îlot coupé du monde d'une femme Sara Fredrika .
" Cet îlot perdu la dévore, la ronge jusqu'à l'os "
Commence pour lui un comportement hésitant, peuplé de mensonges qui le conduiront à des actes d'une brutalité exceptionnelle.
Une histoire dure ,sans concession.
" Quand je suis seul, il m'arrive de m'approcher si près de moi-même que je comprends qui je suis "

Je n'aurais pas cru en commençant ce roman qu'il me plairait autant ! L'histoire d'un hydrographe de la marine suédoise à veille de la première guerre mondiale ... une histoire, une vie torturée, un homme à la recherche d'un absolu, qui cherche dans les profondeurs qu'il mesure, un idéal qu'il ne peut atteindre. Sait il d'ailleurs ce qu'il cherche ? Le roman est constitué de courts voire très courts "chapitres" qui donnent lui donne un vrai rythme. On est véritablement happé par cette histoire comme dans une spirale. Dommage que la 4° de couverture en dise trop !