Ce livre revient sur la première ascension de l'Annapurna en 1950 par l'expédition comprenant Herzog, Lachenal, Rébuffat et Terray. Le but de ce livre est de "rétablir la vérité" sur cette expédition, et de donner voix et corps aux membres de l'expédition autres que Herzog.

Que dire... Effectivement, "Annapurna premier 8000" (le livre écrit par Herzog) ne doit probablement pas être fidèle à la réalité. Mais qu'importe? Ce livre est devenu un mythe, un idéal, un récit qui fait rêver et donne envie de faire de l'alpinisme. A quoi bon chercher la petite bête et vouloir détruire le rêve, soixante ans plus tard?

D'ailleurs pourquoi la vision de Herzog serait-elle forcément fausse, et celle de Lachenal juste, alors que ce dernier a peut-être été aigri par la suite des évênements? Les récits autobiographiques ne sont-ils pas tous subjectifs? Et n'ont-ils justement pas le droit d'être subjectifs?

Ce livre, dans la veine de "on nous ment et on nous cache tout", m'a moyennement séduit. Reste qu'il est très intéressant d'en apprendre plus sur la personalité de Lachenal, Rébuffat et Terray.

Une affaire de cordée revient sur toute l'histoire, et même toutes les histoires qui tournent autour de la première ascension d'un sommet de plus de 8000m d'altitude, sommet atteint en 1950 par Maurice Herzog et Louis Lachenal ... l'histoire retiendra surtout le nom d'Herzog...

D'emblée ce thème peut effrayer, pourtant ce livre se lit comme un roman, je dirai même comme un polar.
Il s'agit d'un véritable travail d'enquête de David Roberts confrontant les biographies de tous les protagonistes de l'expédition de l'Annapurna, et s'appuyant aussi sur les témoignages des proches des alpinistes.

Le résultat est bluffant, et on se rend vite compte combien il est passionnant de s'intéresser à cette affaire de cordée, la France, sortant de la deuxième guerre mondiale avait besoin de héros pour passer au dessus de la défaite humiliante de 1940, la France avait besoin qu'on lui raconte de belles histoires.
Seulement l'Annapurna n'a pas été la belle histoire qu'a bien voulu nous peindre Maurice Herzog dans son classique "Annapurna, premier 8000".

Allez y gaiment, même si vous ne connaissez pas forcément le milieu de l'alpinisme !