Eva Joly raconte un peu de sa famille, un peu de son enfance, et parle surtout de ce qu'elle fait maintenant, pour lutter contre la corruption à l'échelle internationale. Une tâche compliquée, mais on sent de l'optimisme dans cet essai.

J'ai eu un peu de mal à accrocher avec le début, quand il m'a semblé qu'Eva Joly se mettait complaisamment en scène, puis cette impression a disparu. On a des réponses aux questions qu'on se posait après avoir lu "Est-ce vraiment dans ce monde-là que nous voulons vivre ?", c'est-à-dire ce qu'est précisément son nouveau combat, où il se porte, et des questions plus indiscrètes : qu'était-il donc arrivé à son mari pendant l'instruction de l'Affaire Elf ?
Eva Joly ne ménage personne et surtout pas les personnes qui ont clairement montré leur mauvaise volonté dans la lutte contre la corruption, laquelle entraîne, comme elle le démontrera, paupérisation des pays déjà affaiblis, mauvaise répartition des ressources énergétiques, migrations massives, guerres. La corruption fait le lit du néo-colonialisme. Je ressors de cette lecture assez écoeurée de l'hypocrisie générale et notamment française, mais avec un brin d'espoir, car elle ne se borne pas à dénoncer : Eva Joly propose des solutions.
Quelques jolies photos sont jointes au livre.

Chère madame vous avez eu un courage impressionnant lors de l'instruction de "l'affaire Elf".
Votre texte apporte quelques données sur "les affaires" et quelques aspects autobiographiques.

Votre écriture cherche à trouver les mots justes, après cette expérience extrême.
Vous proposez quelques pistes pour comprendre votre détermination. Vous avez a le souci de transmettre cette énergie.
Dans cette alternance entre faits personnels et faits juridiques, vous mêlez prudence et volonté. Deux questions irriguent ce texte. Comment dire au grand public, l'urgence du droit international et de son application ? Comment interpeller, tout en motivant ?

Votre livre indique à quel point nous devons nous soucier de nos démocraties vulnérables.
Votre texte pose implicitement la question de notre soumission tabou, aux corruptions de l'Etat français.
Et vous avez bien raison!

L'espoir c'est que La Norvège a fait le choix de soutenir la justice internationale, elle est très active.
Alors je dis: pourquoi pas nous aussi, pourquoi pas la France ?